Une sélection des vœux qui me plaisent et que je vous souhaite pour la nouvelle année.
« Je veux garder les yeux ouverts sur les souffrances, le malheur, la cruauté du monde ; mais aussi sur la lumière, sur la beauté, sur tout ce qui nous aide à nous dépasser, à mieux vivre, à parier sur l’avenir »
Andrée Chedid
« Fais donc en sorte de rester un être humain. C’est ça l’essentiel : être humain. Et ça, ça veut dire être solide, clair et calme, oui, calme, envers et contre tout, car gémir est l’affaire des faibles. Être humain, c’est s’il le faut, mettre gaiement sa vie toute entière « sur la grande balance du destin » tout en se réjouissant de chaque belle journée et de chaque beau nuage. Je ne sais pas hélas, donner de recettes, je ne sais pas dire comment on fait pour être humain, je sais seulement comment on l’est, et tu le savais toi aussi, chaque fois que nous nous promenions quelques heures dans la campagne de Südende, et que les rougeoiements du soir se posaient sur les blés. Le monde est si beau malgré les horreurs, et il serait plus beau encore s’il n’y avait pas des pleutres et des lâches. Allez va ! Je te fais un baiser, car tu es, malgré tout, un brave petit gars. Bonne année !
R. »
Lettre de Rosa Luxembourg,
écrivant de prison le 28 décembre 1916 à Mathilde Wurm, dirigeante socialiste ralliée à l’Union sacrée.
« Recevez mes vœux pour la réalisation de vos vœux ».
Edgar Morin
« Courageuse, généreuse et heureuse année de résistance et d’espérance »
Edwy Plenel
Ne pas seulement souhaiter le changement, mais y travailler.
« S’engager, c’est projeter un agir possible, autrement dit un ou des changements dans l’état des choses. Personne ne promet rien à personne, on construit, on lutte, on crée. Le projet se réalise en même temps qu’il se réalise. »
Miguel Benasayag
De l’engagement dans une époque obscure (lire ici)
« Je vous souhaite que les changements ne soient pas seulement ceux du calendrier »
D’après Saul Alinsky (lire ici, là et relà)
« Et si on essayait d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple »
Jacques Prévert
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »
Proverbe africain
« Que 2015 soit une année de luttes, d’espoir et de conquêtes. Et le plus sûr, ce n’est pas de le souhaiter mais d’y travailler. »
Sur twitter
« Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieusement que d’une année à l’autre existe une solution de continuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs etc. etc. C’est un travers des dates en général. On dit que la chronologie est l’ossature de l’Histoire; on peut l’admettre. Mais il faut admettre aussi qu’il y a quatre ou cinq dates fondamentales que toute personne bien élevée conserve fichée dans un coin de son cerveau et qui ont joué de vilains tours à l’Histoire. Elles aussi sont des nouvel an. Le nouvel an de l’Histoire romaine, ou du Moyen Âge, ou de l’Époque moderne. Et elles sont devenues tellement envahissantes et fossilisantes que nous nous surprenons nous-mêmes à penser quelquefois que la vie en Italie a commencé en 752, et que 1490 ou 1492 sont comme des montagnes que l’humanité a franchies d’un seul coup en se retrouvant dans un nouveau monde, en entrant dans une nouvelle vie. Ainsi la date devient un obstacle, un parapet qui empêche de voir que l’histoire continue de se dérouler avec la même ligne fondamentale et inchangée, sans arrêts brusques, comme lorsque au cinéma la pellicule se déchire et laisse place à un intervalle de lumière éblouissante. Voilà pourquoi je déteste le nouvel an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels. Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands parents etc., nous devrions nous aussi ressentir le besoin de la jubilation. Tout cela est écœurant. »
Antonio Gramsci
1er janvier 1916 sur l’Avanti!, édition de Turin, rubrique « Sotto la Mole »
Traduit par Olivier Favier.
« Le seul fait de rêver est déjà très important.
Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir, et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns.
Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer, et d’oublier ce qu’il faut oublier.
Je vous souhaite des passions.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants.
Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence,
aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite surtout d’être vous. »
Jacques Brel
« Fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d’y rester »
Proverbe indien
« – Nous avons besoin de vous sur place. Un expert. Un spécialiste du monde Arabo-Musulman.
– Arabo… ?
– … Musulman. Cherchez ce qu’avait découvert Jefferson et trouvez qui l’a tué.
– Comptez sur moi.
– Profitez-en pour me calmer tout ce petit monde. Américains, Soviétiques, Anglais. Confortez les positions de la France, instaurez la paix en Egypte, sécurisez le Proche-Orient.
– Pas de problème. »
OSS 117, Le Caire nid d’espions