Paroles :
Racailles, on d’vrait vous nettoyer au karcher
Le jour où l’peuple se réveille, vous allez prendre cher
On a l’sentiment qu’aller voter
C’est choisir par lequel d’entre vous on veut s’faire entuber
Républicains ou PS
Rangez vos promesses dans vos sacs Hermès
Vous n’avez jamais connu la précarité
Vous vivez à l’écart de nos réalités
La rue le pense, j’le mets en musique
Et pour ceux qui l’ignorent encore,
J’le rends public
Je n’soutiens aucun parti,
J’marche plus dans vos combines
Vos programmes électoraux ne sont que des comptines
On prend les mêmes et on r’commence
Les mêmes promesses, les mêmes mensonges
Les mêmes tapent dans la caisse,
Les mêmes plongent
Les mêmes sont dans la Hass, les mêmes mangent
Les mêmes menteurs trafiquent les mêmes comptes
Les mêmes commis au service des mêmes pontes
Les mêmes fils de pauvres sont incarcérés
Les mêmes fils de riches sont formés pour régner
En attendant qu’un homme du peuple émerge
C’est rare de trouver un élu avec un casier vierge
Ma haine du système est toujours intacte
Lequel d’entre eux peut jeter la pierre à Cahuzac
Claude Guéant, Balkany, Jean-François Copé, Philippe Bernard, Harlem Désir, Alain Juppé
Tous ceux qu’j’ai cités ont été condamnés
Ce sont les mecs de cité qu’ils traitent comme des damnés ?
Vous étiez choqués par le groupe Tandem
Vous faites la même à la France,
Mais jusqu’à c’qu’ellesaigne
Jusqu’à elle coule comme la Grèce ou l’Italie
Vous avez meurtri le pays jusqu’à l’agonie
Cumul des mandats, jusqu’où vous irez ?
Est-ce le cumul des salaires que vous désirez ?
Comme toute la France d’en bas, j’crois plus aux politiciens
J’continue l’combat, j’crois au réveil citoyen
Pour changer les choses, il faut l’vouloir
Vous n’avez pas d’cause profonde, si c’n’est le pouvoir
Vous faites de la politique sans conviction
Parfois vous en faites même pour éviter la prison
En costume cravate sont les vrais voyous
Vous n’croyez plus en rien, plus personne ne croit en vous
Y’a qu’à observer les taux d’abstention
Faut pas trop prendre les gens pour des cons,
Attention !
Sentez-vous l’vent tourner comme vos vestes
Entre vous et la rue y’a plus qu’les CRS
À bout d’souffle votre système est dans un cul de sac
À essayer d’se débattre comme un cul d’jatte
Vous êtes élus pour un truc, vous ne l’faites pas plus,
Vous faites l’inverse en plus ça n’vous gêne pas
Et si le peuple a l’idée de se rebeller
Vous disposez d’une armée d’flics bien dressés et zélés
Le dialogue social gît dans un cercueil
Les keufs tirent au flashball, tu peux y perdre un oeil
Vous faites monter le sentiment anti-policier
Usez d’la police comme d’une armée privatisée
Racailles !
Tout l’monde le sait c’est une évidence
Vous êtes complètement soumis à la finance
Vous votez les lois que les riches ordonnent
Après le 49.3 plus rien ne m’étonne
On travaille plus mais on gagne moins
On attend juste l’printemps européen
On cotise pour des retraites qu’on n’verra peut-être jamais
Tout l’argent qu’on fait rentrer, vous nous le reprenez
Chaque fin du mois, à découvert
On a l’impression d’être esclaves du système bancaire
Les plus riches connaissent le jeu, jouissent de niches fiscales
Les petites PME croulent sous les charges sociales
Radars, on paye, péages on paye, pollution on paye,
Ooh ! Qu’est ce que vous faites avec tout c’fric ?
Que foutait Eric Zemmour sur une chaîne publique ?
Payé pour propager sa haine
Semer des graines récoltées par le FN
Pour vous, même Marine Le Pen est devenue fréquentable
Quiconque combat l’Islaam peut s’asseoir à votre table
Incapables de gouverner, vous divisez
Incapables de rassembler, vous stigmatisez
Aveuglés par le pouvoir, vos coeurs sont voilés
Beaucoup plus que le visage de cette femme voilée
Tous vos prétendus principes de laïcité
Ne concernent pas cette Saoudienne sur les Champs-Élysées
Pour vous, tout s’négocie, tout est question de Gen-ar
Vous êtes même prêts à livrer les banlieues au Qatar
Votre jeu est trouble, votre discours est double
Au pays dit des Droits de l’Homme,
L’état d’urgence est devenu la norme
Et vous prétendez faire la leçon au monde entier
Imposer la démocratie à coup de mortier
Sans pitié, vous avez buté Kadhafi
Aujourd’hui dans quel état se retrouve la Libye ?
La rue le sait, j’le mets en musique
Vos médias le taisent, j’le rends public
J’vous tiens tête, comme un mec des Minguettes
Est-ce le genre de texte qui peut m’valoir une fiche S ?
Droit dans mes bottes, je n’baisse jamais mon froc
La tête haute, j’suis intègre
J’fais du hip-hop, vous appelez ça de la musique « Nègre »
J’sors en indé, tu m’verras plus jamais mettre les pieds à Skyrock
Ils n’aiment pas c’que je suis, c’que j’défends, c’que je porte
C’est réciproque
Ils ont travesti le R.A.P.
Je fais partie des rescapés
Ils ont encensé la médiocrité
Ils ont fait du hip-hop de la variété
Ils ont joué les clashes pour nous diviser
Tant qu’ça fait de l’audience, on peut s’allumer
Quand un rappeur se fera buter
Ils organiseront un concert au nom de la paix
J’fais d’la musique contestataire
Vous vendez des espaces publicitaires
J’me suis sacrifié pour mes p’tits frères
Vous, vous jouez des trucs qui les envoient au cimetière
Fric et violence dans vos playlists
Vous abrutissez les miens, ça plaît aux élites
Vous vous êtes servi d’moi, j’me suis servi d’vous
Pour qu’mon message passe au plus grand nombre,
Maintenant j’peux faire sans vous
J’ai un public qui me soutient
J’ai fait des choses, le peuple s’en souvient
La rue vous vomit, j’le rends public
Rien n’a changé depuis Lettre à la République…