Photos & Chansons / 1-20

Les mots bleus« Il est six heures au clocher de l’église
Dans le square les fleurs poétisent
Une fille va sortir de la mairie
Comme chaque soir je l’attends elle me sourit
Il faudrait que je lui parle à tout prix

Je lui dirai les mots bleus, les mots qu’on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule, je m’élance et puis je recule
Devant une phrase inutile qui briserait l’instant fragile
D’une rencontre, d’une rencontre

Je lui dirai les mots bleus, ceux qui rendent les gens heureux
Je l’appellerai sans la nommer, je suis peut-être démodé
Le vent d’hiver souffle en avril, j’aime le silence immobile
D’une rencontre, d’une rencontre

Il n’y a plus d’horloge, plus de clocher
Dans le square les arbres sont couchés
Je reviens par le train de nuit
Sur le quai je la vois qui me sourit
Il faudra bien qu’elle comprenne à tout prix

Je lui dirai les mots bleus, les mots qu’on dit avec les yeux
Toutes les excuses que l’on donn
Sont comme les baisers que l’on vole
Il reste une rancœur subtile, qui gâcherait l’instant fragile
De nos retrouvailles, de nos retrouvailles

Je lui dirai les mots bleus, ceux qui rendent les gens heureux
Une histoire d’amour sans paroles, n’a plus besoin du protocole
Et tous les longs discours futiles, terniraient quelque peu le style
De nos retrouvailles, de nos retrouvailles

Je lui dirai les mots bleus, les mots qu’on dit avec les yeux
Je lui dirai tous les mots bleus,
Tous ceux qui rendent les gens heureux, tous les mots bleus »

Christophe – Alain Bashung
Les mots bleus

1974
Paroles de Jean-Michel Jarre
Musique de Daniel Bevilacqua (ou de Christophe ?)
Photo : émail, Sifnos, Grèce
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Melocoton« Mélocoton et Boule d’Or
Deux gosses dans un jardin…

Mélocoton, où elle est maman?
J’en sais rien ; viens, donne-moi la main
Pour aller où ?
J’en sais rien, viens

Papa il a une grosse voix
Tu crois qu’on saura parler comme ça ?
J’en sais rien ; viens, donne-moi la main

Mélocoton, Mémé, elle rit souvent
Tu crois qu’elle est toujours contente ?
J’en sais rien ; viens, donne-moi la main

Perrine, elle est grande, presque comme maman
Pourquoi elle joue pas avec moi ?
J’en sais rien ; viens, donne-moi la main

Christophe, il est grand
Mais pas comme papa, pourquoi ?
J’en sais rien; viens, donne-moi la main

Dis, Mélocoton, tu crois qu’ils nous aiment?
Ma petite Boule d’Or, j’en sais rien
Viens… donne-moi la main »

Colette Magny
Mélocoton

1963
Paroles et musique de Colette Magny
Photo : Sifnos, Grèce
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Gendarme« Un gendarme doit avoir de très bons pieds,
Mais c’est pas tout, mais c’est pas tout.
Il lui faut aussi de la sagacité
Mais c’est pas tout, mais c’est pas tout.
Car ce qu’il doit avoir et surtout
C’est d’la tactique, de la tactique, dans la pratique
Comme la montre a son tic tac, le gendarme a sa tactique,
Attendez un peu que j’vous explique

La ta ca ta ca tac tac tique du gendarme
C’est de bien observer, sans se faire remarquer.
La ta ca ta ca tac tac tique du gendarme
C’est d’avoir avant tout, les yeux en face des trous.
Contravention, allez, allez,
Pas d’discussion, allez, allez,
Exécution, allez, allez, j’connais l’métier
La ta ca ta ca tac tac tique du gendarme,
C’est de verbaliser, avec autorité.

Il y a ceux qui n’ont pas d’plaque à leur vélo.
Mais c’est pas tout, mais c’est pas tout.
Faut courir après tous les voleurs d’autos.
Mais c’est pas tout, mais c’est pas tout.
Des gens disent que les gendarmes lorsqu’on a
Besoin d’eux, ils n’sont jamais là.
Je réponds du tac au tac, car pensez j’ai ma tactique
Attendez un peu que j’vous explique

La ta ca ta ca tac tac tique du gendarme
C’est d’être toujours là, quand on ne l’attend pas.
La ta ca ta ca tac tac tique du gendarme
C’est d’être perspicace, sous un p’tit air bonace
Contravention, allez, allez,
Pas d’discussion, allez, allez,
Exécution, allez, allez, j’connais l’métier
La ta ca ta ca tac tac tique du gendarme
C’est d’être constamment, à cheval sur l’règlement. »

La tactique du gendarme
Bourvil

1949
(Chanson créée pour le film Le roi Pandore)
Paroles de Guy Lionel, Lionel Leplat et Bourvil
Musique d’Étienne Lorin
Photo : Sifnos, Grèce
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Petite fleur« Si les fleurs qui bordent les chemins
Se fanaient toutes demain
Je garderais au cœur
Celle qui s’allumait dans tes yeux
Lorsque je t’aimais tant, au pays merveilleux
De nos seize printemps, petite fleur d’amour
Tu fleuriras toujours pour moi

Quand la vie par moment me trahit
Tu restes mon bonheur, Petite fleur

Sur mes vingt ans, je m’arrête un moment
Pour respirer ce parfum que j’ai tant aimé

Dans mon cœur, tu fleuriras toujours
Au grand jardin d’amour, Petite fleur »

Sydney Bechet – Henri Salvador
Petite Fleur

Paroles françaises de Fernand Bonifay & Mario Bua, 1959
Musique de Sydney Bechet, 1952
Photo : extrait de L’entraide, Kropotkine, ed. Nada
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My wayMy way…
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Une jolie fleur« Jamais sur terre il n’y eut d’amoureux
Plus aveugles que moi dans tous les âges,
Mais faut dire que je m’étais crevé les yeux
En regardant de trop près son corsage

[Ref] Une jolie fleur dans une peau d’vache,
Une jolie vach’ déguisée en fleur,
Qui fait la belle et qui vous attache,
Puis, qui vous mène par le bout du cœur

Le ciel l’avait pourvue des mille appâts
Qui vous font prendre feu dès qu’on y touche,
L’en avait tant que je ne savais pas
Ne savais plus où donner de la bouche

Elle n’avait pas de tête, elle n’avait pas
L’esprit beaucoup plus grand qu’un dé à coudre,
Mais pour l’amour on ne demande pas
Aux filles d’avoir inventé la poudre

Puis un jour elle a pris la clef des champs
En me laissant à l’âme un mal funeste,
Et toutes les herbes de la Saint-Jean
N’ont pas pu me guérir de cette peste

J’ lui en ai bien voulu, mais à présent
J’ai plus d’rancune et mon cœur lui pardonne
D’avoir mis mon cœur à feu et à sang
Pour qu’il ne puisse plus servir à personne »

Georges Brassens
Une jolie fleur

1954
Paroles et musique de Georges Brassens
Photo : Paris XIè
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Sorcière comme les autres« S’il vous plaît, soyez comme le duvet
Soyez comme la plume d’oie des oreillers d’autrefois
J’aimerais ne pas être portefaix
S’il vous plaît faites-vous léger, moi je ne peux plus bouger

Je vous ai porté vivant, je vous ai porté enfant
Dieu comme vous étiez lourd, pesant votre poids d’amour
Je vous ai porté encore, à l’heure de votre mort
Je vous ai porté des fleurs, vous ai morcelé mon cœur

Quand vous jouiez à la guerre, moi je gardais la maison
J’ai usé de mes prières, les barreaux de vos prisons
Quand vous mouriez sous les bombes, je vous cherchais en hurlant
Me voilà comme une tombe, et tout le malheur dedans

Ce n’est que moi, c’est elle ou moi
Celle qui parle ou qui se tait, celle qui pleure ou qui est gaie
C’est Jeanne d’Arc ou bien Margot, fille de vague ou de ruisseau
C’est mon cœur, ou bien le leur
Et c’est la sœur ou l’inconnue, celle qui n’est jamais venue
Celle qui est venue trop tard; fille de rêve ou de hasard
Et c’est ma mère ou la vôtre, une sorcière comme les autres

Il vous faut, être comme le ruisseau
Comme l’eau claire de l’étang, qui reflète et qui attend
S’il vous plaît, regardez-moi je suis vraie
Je vous prie ne m’inventez pas; vous l’avez tant fait déjà

Vous m’avez aimée servante, m’avez voulue ignorante
Forte vous me combattiez, faible vous me méprisiez
Vous m’avez aimée putain, et couverte de satin
Vous m’avez faite statue, et toujours je me suis tue

Quand j’étais vieille et trop laide, vous me jetiez au rebut
Vous me refusiez votre aide, quand je ne vous servais plus
Quand j’étais belle et soumise; vous m’adoriez à genoux
Me voilà comme une église; toute la honte dessous

Ce n’est que moi, c’est elle ou moi
Celle qui aime ou n’aime pas, celle qui règne ou se débat
C’est Joséphine ou la Dupont, fille de nacre ou de coton
C’est mon cœur, ou bien le leur
Celle qui attend sur le port, celle des monuments aux morts
Celle qui danse et qui en meurt, fille bitume ou fille fleur
Et c’est ma mère ou la vôtre, une sorcière comme les autres

S’il vous plaît, soyez comme je vous ai
Vous ai rêvé depuis longtemps, libre et fort comme le vent
Libre aussi, regardez je suis ainsi
Apprenez-moi n’ayez pas peur, pour moi je vous sais par cœur

J’étais celle qui attend, mais je peux marcher devant
J’étais la bûche et le feu, l’incendie aussi je peux
J’étais la déesse mère, mais je n’étais que poussière
J’étais le sol sous vos pas, et je ne le savais pas

Mais un jour la terre s’ouvre, et le volcan n’en peut plus
Le sol se rompt on découvre des richesses inconnues
La mer à son tour divague de violence inemployée
Me voilà comme une vague, vous ne serez pas noyé

Ce n’est que moi, c’est elle ou moi
Et c’est l’ancêtre ou c’est l’enfant, celle qui cède ou se défend
C’est Gabrielle ou bien Eva, fille d’amour ou de combat
Et c’est mon cœur, ou bien le leur
Celle qui est dans son printemps, celle que personne n’attend
Et c’est la moche ou c’est la belle, fille de brume ou de plein ciel
Et c’est ma mère ou la vôtre, une sorcière comme les autres

S’il vous plaît, s’il vous plaît faites-vous léger
Moi je ne peux plus bouger »

Anne Sylvestre
Une sorcière comme les autres

1975
Paroles et musique d’Anne Sylvestre
Photo : Mujeres Creando, La Paz, Bolivie
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Les champs brûlent« Des arbres se penchent
C´est plus fort, plus fort que tout
Accrochée aux branches
L´air me semble encore trop doux
Dans l´herbe écrasée, à compter mes regrets
Allumette craquée et tout part en fumée

Pendant que les champs brûlent
J´attends que mes larmes viennent
Et quand la plaine ondule
Que jamais rien ne m´atteigne

Ce soir-là on s´est embrassés sans se parler
Autour de nous, le monde aurait pu s´écrouler
Les yeux cernés, des poussières dans les cheveux
Au long de mes jambes, la caresse du feu

Pendant que les champs brûlent
J´attends que mes larmes viennent
Et quand la plaine ondule
Que jamais rien ne m´atteigne »

Niagara
Pendant que les champs brûlent

1990
Paroles et musique : Muriel Laporte – Daniel Chenevez
Photo : Autoportrait de mon ombre, Bonifacio, Corse
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Cailloux« Lorsque nous passions sur le bord du fleuve
Au temps où l’amour murmurait pour nous
Sa chanson si frêle encore et si neuve,
Et si douce alors en les soirs si doux
Sans songer à rien, trouvant ça très drôle,
De la berge en fleurs où mourait le flot,
Comme des gamins au sortir d’école,
Nous jetions tous deux des cailloux dans l’eau.

Mais j’ai vite appris le couplet qui pleure
Dans la chanson douce en les soirs si doux
Et connu le trouble angoissant de l’heure
Quand tu ne vins plus à mes rendez-vous ;
En vain vers ton cœur monta ma prière
Que lui murmurait mon cœur en sanglots
Car ton cœur était dur comme une pierre
Comme les cailloux qu’on jetait à l’eau.

Je suis revenu sur le bord du fleuve,
Et la berge en fleurs qui nous vit tous deux
Me voit seul, meurtri, plié sous l’épreuve,
Gravir son chemin de croix douloureux.
Et, me souvenant des clairs soirs de joie
Où nos cailloux blancs roulaient dans le flot,
Je songe que c’est ton cœur que je noie
A chaque caillou que je jette à l’eau. »

Gaston Couté – Gérard Pierron
Les cailloux

1977
Paroles : Gaston Couillé
Musique : Gérard Pierron
Photo : Mandø, Danemark
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Rimes« J’aime la vie quand elle rime à quelque chose
J’aime les épines quand elles riment avec la rose
J’aimerais même la mort si j’en sais la cause
Rimes ou prose

J’aime ma chanson quand elle rime avec ta bouche
Comme les ponts de Paris avec bateau-mouche
Et la perle des pleurs avec l’œil des biches
Rimes tristes

J’aime les manèges quand ils riment avec la neige
J’aime les nains qui riment avec Blanche-Neige
Rimons rimons tous les deux
Rimons rimons si tu veux
Même si c’est pas des rimes riches
Arrimons-nous on s’en fiche

[Tout reprendre]

J’aime la vie quand elle rime à quelque chose
J’aime les épines quand elles riment avec la rose
Rimons rimons belle dame, rimons rimons jusqu’à l’âme
Et que ma poésie rime à ta peau aussi »

Claude Nougaro
Rimes

1981
Paroles de Claude Nougaro
Musique d’Aldo Romano
Photo : ciel au-dessus de la presqu’île guérandaise
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La lega« Sebben che siamo donne, paura non abbiamo
Per amor de nostri figli, per amor de nostri figli
Sebben che siamo donne, paura non abbiamo
Per amor de nostri figli, in lega ci mettiamo

[Ref] Oh lio lio la, e la lega crescera
E noi altri lavoratori, e noi altri lavoratori
Oh lio lio la, e la lega crescera
E noi altri lavotarori, vogliamo la libertà

E la libertà non viene, perché non c’è l’unione
Crumiri col padrone, crumiri col padrone
E la libertà non viene, perché non c’è l’unione
Crumiri col padrone, son tutti da ammazza

Sebben che siamo donne, paura non abbiamo
Abbiam delle belle buone lingue, abbiam delle belle buone lingue
Sebben che siamo donne, paura non abbiamo
Abbiam delle belle buone lingue, e ben ci difendiamo

E voi altri signoroni, che ci avete tanto orgoglio
Abbassate la superbia, abbassate la superbia
E voi altri signoroni, che ci avete tanto orgoglio
Abbassate la superbia, e aprite il portafoglio

Sebben che siamo donne, paura non abbiamo
Per amor de nostri figli, per amor de nostri figli
Sebben che siamo donne, paura non abbiamo
Per amor de nostri figli, in lega ci mettiamo »

La lega

Traditionnel chanté par les Mondines de la plaine du Pô
Photo : Corse
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Duel« Satanée pleine lune rousse triangle des Bermudes
J’fais rimer latitude solitude et incertitudes
Entre deux surprises parties tu m’as surpris t’es partie
Seul je suffoque dans cette jungle ça m’rend dingue t’es partie

J’fais un vœu le feu d’un duel au soleil
Je rêve d’un duel avec toi
Prise au piège tu te rendras
Provoc et duel avec toi

L’horizon s’éclaircit sublime le soleil s’est levé
Dans le rôle du rebelle des sables enfin tu apparais
Défiant toutes tes attitudes dans les dunes caché
Je n’te laisserai aucune chance pas de chance

J’fais un vœu le feu d’un duel au soleil
Je rêve d’un duel avec toi
En haut d’la falaise tu viendras
Provoc et duel avec toi

Me donner la fièvre au soleil
En haut de la falaise rebelle
Je veux un duel avec toi
Duel au soleil contre moi
Duel au soleil contre moi
Choix des armes arme blanche ta préférence
A ta guise ton regard qui s’aiguise insolent

J’fais un vœu le feu d’un duel au soleil
Je rêve d’un duel avec toi
En haut de la falaise rebelle
Provoc et duel avec toi
Me donner la fièvre au soleil
En haut de la falaise rebelle
Je veux un duel avec toi
T’es prise au jeu tu te rendras
Duel au soleil contre moi (x3) »

Étienne Daho
Duel au soleil

1986
Paroles d’Étienne Daho et Robert Farel
Musique de Jérôme Soligny
Photo : Sajama, Bolivie
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coquelicot« Comme un p’tit coqu’licot, mon âme
Comme un p’tit coqu’licot.

Le myosotis, et puis la rose,
Ce sont des fleurs qui disent quèqu’ chose !
Mais pour aimer les coqu’licots
Et n’aimer qu’ça… faut être idiot !

T’as p’t’êtr’ raison ! Oui mais voilà
Quand j’t’aurai dit, tu comprendras !

La première fois que je l’ai vue,
Elle dormait, à moitié nue
Dans la lumière de l’été
Au beau milieu d’un champ de blé.

Et sur le corsage blanc,
Juste où battait son cœur,
Le soleil, gentiment,
Faisait vivre une fleur

Comme un p’tit coqu’licot, mon âme
Comme un p’tit coqu’licot.

C’est très curieux comme tes yeux brillent
En te rapp’lant la jolie fille !
Ils brillent si fort qu’c’est un peu trop
Pour expliquer… les coqu’licots !

T’as p’t’êtr’ raison ! Seulement voilà
Quand je l’ai prise dans mes bras,

Elle m’a donné son beau sourire,
Et puis après, sans rien nous dire,
Dans la lumière de l’été
On s’est aimé ! On s’est aimé !

Et j’ai tant appuyé
Mes lèvres sur son cœur,
Qu’à la place du baiser
Y avait comme une fleur

Comme un p’tit coqu’licot, mon âme
Comme un p’tit coqu’licot.

Ça n’est rien d’autre qu’une aventure
Ta p’tite histoire, et je te jure
Qu’elle ne mérite pas un sanglot
Ni cette passion… des coqu’licots !

Attends la fin ! tu comprendras
Un autre l’aimait qu’elle n’aimait pas !

Et le lendemain, quand je l’ai revue,
Elle dormait, à moitié nue,
Dans la lumière de l’été
Au beau milieu du champ de blé.

Mais, sur le corsage blanc,
Juste où battait son cœur,
Y avait trois gouttes de sang
Qui faisaient comme une fleur

Comm’ un p’tit coqu’licot, mon âme
Un tout p’tit coqu’licot. »

Mouloudji
Comme un p’tit coquelicot

1952
Paroles de Raymond Asso
Musique de Claude Valéry
Photo : Presqu’île guérandaise
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« Viens, mais ne viens pas quand je serai seule
Quand le rideau un jour tombera
Je veux qu’il tombe derrière moi

Viens, mais ne viens pas quand je serai seule
Moi qui ai tout choisi dans ma vie
Je veux choisir ma mort aussi
Il y a ceux qui veulent mourir un jour de pluie
Et d’autres en plein soleil
Il y a ceux qui veulent mourir seuls dans un lit
Tranquilles dans leur sommeil

Moi je veux mourir sur scène
Devant les projecteurs
Oui je veux mourir sur scène
Le cœur ouvert tout en couleurs
Mourir sans la moindre peine
Au dernier rendez-vous
Moi je veux mourir sur scène
En chantant jusqu’au bout

Viens, mais ne vient pas quand je serai seule
Tous les deux on se connaît déjà
On s’est vu de près souviens-toi

Viens, mais ne viens pas quand je serai seule
Choisis plutôt un soir de gala
Si tu veux danser avec moi
Ma vie a brûlé sous trop de lumières
Je ne peux pas partir dans l’ombre
Moi je veux mourir fusillée de lasers
Devant une salle comble

Moi je veux mourir sur scène
Devant les projecteurs
Oui je veux mourir sur scène
Le cœur ouvert tout en couleurs
Mourir sans la moindre peine
Au dernier rendez-vous
Moi je veux mourir sur scène
En chantant jusqu’au bout
Musique
Mourir sans la moindre peine
D’une mort bien orchestrée
Moi, je veux mourir sur scène
C’est là que je suis née. »

Dalida
Mourir sur scène

1983
Paroles de Michel Jouveaux
Musique de Jeff Barnet
Photo : New-York
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« Pendant les rares moments de pause
Où il n’ répare pas quelque chose
Il cherche le coin disponible où
L’on peut encore planter un clou (boîte à outils)
Le clou qu’il enfonce à la place
Du clou d’hier, il le remplace
Ra demain par un clou meilleur
Le même qu’avant-hier d’ailleurs

[Ref] Mon Dieu, quel bonheur ! Mon Dieu, quel bonheur
D’avoir un mari qui bricole
Mon Dieu, quel bonheur ! Mon Dieu, quel bonheur
D’avoir un mari bricoleur (Boîte à outils)

Au cours d’une de mes grossesses
Devant lui je pestais sans cesse
Contre l’incroyable cherté
D’une layette de bébé (boîte à outils)
Mais lorsque l’enfant vint au monde
Je vis avec une joie profonde
Que mon mari s’était débrouillé
Pour me le faire tout habillé

A l’heure actuelle, il fabrique
Un nouveau système électrique
Qui va permettre à l’homme, enfin
De faire de l’eau avec du vin (boîte à outils)
Mais dans ses calculs il se trompe
Et quand on veut boire à la pompe
Il nous arrive d’ingurgiter
Un grand verre d’électricité

Comme il redoute que des canailles
Convoitent ses rabots, ses tenailles
En se couchant, il les installe
Au milieu du lit conjugal. (boîte à outils)
Et souvent, la nuit, je m’éveille
En rêvant aux monts et merveilles
Qu’annonce un frôlement coquin
Mais ce n’est qu’un vilebrequin !

Mon Dieu, quel malheur, Mon Dieu, quel malheur
D’avoir un mari qui bricole !
Mon Dieu, quel malheur, Mon Dieu, quel malheur
D’avoir un mari bricoleur ! »

Georges Brassens – Patachou
Le bricoleur

1955
Paroles de Georges Brassens
Musique de Eugène Metehen
Photo : l’atelier de mon papa bricoleur, presqu’île guérandaise
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karine« Jolies jeunes mariées
Lune de miel à peine commencée

Méfiez-vous des voyageurs
Voyez Karin Redinger

Karin Redinger
J’ai reçu votre lettre à fleurs
Vous devez être endormie
Rêveuse de choses qui sont loin
De moi peut-être alors c’est pas bien

Karin Redinger
Y’ a un morceau caché d’ mon cœur
Qui est resté quelque part
Sur un bateau vapeur
Vous étiez mariée depuis deux heures
Vous laissiez le vent
Montrer vos jambes en douceur
Et vous m’aviez remarqué
Parmi les voyageurs

Karin Redinger
Arrêtez d’ m’envoyer des fleurs
J’ai une femme à Paris
Et vous un gentil mari
Cessons-là cette musicale comédie

Votre lune de miel au fil de l’eau
Vous veniez l’matin très tôt et vive l’amour en bateau
Endormi le petit mari sur l’ Mississippi
Vous étiez quand même un peu gonflée
De m’apporter mon café

Karin Redinger
Veuillez oublier ce steamer
Cette petite plaisanterie
M’a fait pleurer dans mon lit
Heureusement pas trop longtemps ah ah

Karin Redinger
Ne venez pas voir le Sacré-Cœur
Laissez Paris tranquille
Vous êtes dangereuse dans cette ville
Un Français c’est souvent sentimental
Vous laissiez le vent montrer vos jambes en douceur
Et vous m’aviez remarqué parmi les voyageurs

Karin Redinger
Arrêtez d’ m’envoyer des fleurs
Dix jours en bateau fou
Souvenirs rendez-vous
C’est fini love from me to you

Karin Redinger
Y’ a déjà quelqu’un dans mon cœur
Cette petite plaisanterie m’a fait pleurer dans mon lit
Cessons-là cette musicale comédie (ter)
Joke »

Laurent Voulzy
Karin Redinger

1979
Paroles d’Alain Souchon
Musique de Laurent Voulzy
Photo : aube à l’approche de Toulon
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Ma môme« Ma môme, ell’ joue pas les starlettes
Ell’ met pas des lunettes, de soleil
Ell’ pos’ pas pour les magazines
Ell’ travaille en usine, à Créteil

Dans une banlieue surpeuplée
On habite un meublé, elle et moi
La fenêtre n’a qu’un carreau
Qui donne sur l’entrepôt, et les toits

On va pas à Saint-Paul-de-Vence
On pass’ tout’s nos vacances, à Saint-Ouen
Comme famille on n’a qu’une marraine
Quelque part en Lorraine, et c’est loin

Mais ma môme elle a vingt-cinq berges
Et j’crois bien qu’la Saint’Vierge, des églises
N’a pas plus d’amour dans les yeux
Et ne sourit pas mieux, quoi qu’on dise

L’été quand la vill’ s’ensommeille
Chez nous y a du soleil, qui s’attarde
Je pose ma tête sur ses reins
Je prends douc’ment sa main, et j’la garde

On s’dit toutes les choses qui nous viennent
C’est beau comm’ du Verlaine, on dirait
On regarde tomber le jour
Et puis on fait l’amour, en secret

Ma môme, ell’ joue pas les starlettes
Ell’ met pas des lunettes, de soleil
Ell’ pos’ pas pour les magazines
Ell’ travaille en usine, à Créteil »

Jean Ferrat
Ma Môme

1960
Paroles de Jean Ferrat
Musique de Pierre Frachet
Photo : autoportrait aux lunettes de soleil
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Indifférence« Ainsi va la vie d’ici
La vie est là d’ici bas
Ell’débat et batt’rie les premiers pas dansés, Alban des écoliers,
Balancés dans l’air, sans avoir l’air, saoulés dans le temps
Aux folles nuits d’abus du soufflet qui s’étire et rit
C’est bon, c’est l’ton du blues

Et si c’était ça la vie
Et si on nous l’avais pas dit
L’épique époque aussi, va de l’avant, l’aventure est là
Allez, dit le nous donc, dit, dans des mots doux
Au doux désir ici, éfficac’étap’à passer

Sur ton accordéon tu touches à touches, écoules,
Et facil’agis là du bout des doigts
Docil’au songe, assis, tu médites tes fois
T’éffaces au firmament une note cassée
Qu’assez on en ai plus jamais d’enlacer la musique
Infinie mélodie qui vit, éffile l’âme à son pas dédicacé là
Baladant l’horizon

Ainsi va Lubat, la vie
La vie ça va tu l’as dit
Au bal aussi, c’est là que t’as tout vu passer
Le pas s’est dépaysé
Vas’y l’évasif, vas’y l’enfant, tout petit déjà
Jadis on l’a dit:
Meinada aqueste còp, t’en sortira pas com aquò
Et si c’était dommage, pas si c’est un hommage
Aux hommes assis devant, vu de l’avant
L’aventure est là
Allez, dis le nous donc, dit, dans des mots doux
Au doux désir ici, éfficac’étap’à passer

Et si l’oublida, disparait deu langatge
Tan vrai com un pèc, qu’un désir ambiciós
Assurément libère, tout de l’animal sauvatge
La cauja es com te la hèita

Tanpòc au bal, a tu que truca, a tu que traques,
A tu que toca, a tu que riga, a tu que raga,
A que tu riga raga, on anavèva mis lo cap, petit cap borrut
Enqüèra un còp, a tu que truca, a tu que traques,
A tu que toca, a tu que riga, a tu que raga
A que tu riga raga, on anavèva mis lo cap pelut

Vois si tu n’es pas d’avis
A ton avis, ça se vit?
Vitale hésitation qui va faire éclater le banc des attelés
Balancés dans l’air, sans avoir l’air
Saoulés dans le temps
Aux folles nuits d’abus, essouflés, ils s’étirent et rient, c’est bon c’est l’ton du blues
Et si c’était ça la vie
Et si on nous l’avait pas dit
L’épiqu’époque aussi va de l’avant, l’aventure est là
Allez, dis le nous donc, dit, dans des mots doux
Au doux désir ici, éfficac’étap’à passer »

André Minvielle – Bernard Lubat
La vie d’ici bas
(Valse Indifférence)

2007
Paroles d’André Minvielle
Musique Joseph Colombo, Tony Murena
Arrangements de Bernard Lubat

Photo : quelque part à Marseille
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Retiens« Retiens la nuit, pour nous deux jusqu’à la fin du monde
Retiens la nuit, pour nos cœurs, dans sa course vagabonde
Serre-moi fort, contre ton corps
Il faut qu’à l’heure des folies
Le grand amour, raye le jour
Et nous fasse oublier la vie

Retiens la nuit, avec toi elle paraît si belle
Retiens la nuit, mon amour qu’elle devienne éternelle
Pour le bonheur, de nos deux cœurs
Arrête le temps et les heures
Je t’en supplie, à l’infini
Retiens la nuit

Ne me demande pas d’où me vient ma tristesse
Ne me demande rien tu ne comprendrais pas
En découvrant l’amour je frôle la détresse
En croyant au bonheur la peur entre en mes joies »

Johnny Hallyday
Retiens la nuit

1961
Paroles de Charles Aznavour
Musique de Georges Garvarentz
Photo : Sifnos, Grèce
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Bonnes« On n’en voit plus c’est une espèce
Qui disparaît très rapidement
Même les bretonnes, même les négresses
Certainement chère Madame Durand
Ces filles on les a toutes pourries
C’est elles maintenant qui font la loi
Pensez la nôtre était nourrie
Et logée plus trente francs par mois

Aussi il n’ faut pas qu’on s’étonne
On a tout fait pour les gâter
On était trop bon pour les bonnes
Vraiment c’est à vous dégoûter
Moi qui suis faite pour être patronne
Et déployer d ‘l’ autorité
Hé bien quand j’ sonne
Il n’ vient personne

Il n’y a plus d’ bonnes
Quelle société !!

Pensez chez moi j’en ai eu seize
J’ leur faisais un petit nid douillet
Un lit, une table, une lampe, deux chaises
Ça donnait sur les cabinets
Évidemment ça manquait d’ vue
On n’y voyait jamais l’ soleil
Mais la nuit c’est chose superflue
Surtout avec un bon sommeil

Et quand le réveil carillonne
Au point du jour joyeusement
Sachant que le soleil rayonne
Dedans dans tout l’appartement
On se lave et l’on se savonne
Avec plus d’ zèle, évidemment
Le soleil luit, le gaz ronronne

Mais y’a plus d’ bonnes
Sombre moment !!

Leur travail, laissez moi rire
Vider les pots, ranger les lits
Faire la vaisselle, frotter et cuire
Passer les cuivres au trifoli
Trois fois par jour servir à table
Faire chaque matin une pièce à fond
Les courses, un travail agréable
Repasser le linge de maison

Trois fois rien, avec ça gloutonnes
Même qu’on s’ privait souvent ma foi
Pour qu’il reste du gigot breton
Ou la carcasse d’un poulet froid
Avec ça, on était trop bonne
Un jour de liberté par mois
Pour s’en aller faire les luronnes !

Ben, y’a plus d’ bonnes
Pourquoi, pourquoi ?

On les menait en promenade
Le dimanche ; on en prenait soin
Allant si elles tombaient malades
Jusqu’à quérir le médecin
Mais quand la moustache en bataille
Nos maris les serraient d’ trop près
Alors on surveillait leur taille
Ça n’ ratait pas, quelqu’s mois après

On renvoyait la jeune personne
En la tançant sévèrement
C’était not’ devoir de patronne
Nos maris n’ pouvaient décemment
Être les pères des enfants d’ nos bonnes
C’est tout d’ même un vrai soulagement
D’ ne plus voir ces ventres qui ballonnent

Comme y’a plus d’ bonnes
Y’a plus d’enfant !

Ça d’vait finir dans la débauche
Selon la loi du moindre effort
Tout ça c’est la faute à la gauche
Aux soviets, à Blum et consorts
J’en ai reçu une cette automne
Qui m’a dit d’un air insolent
Bonne à tout faire, moi j’ suis pas bonne
Elle est partie en m’engueulant

La morale, je vous l’abandonne
La base du régime bourgeois
Son piédestal c’était la bonne
Sans elle tout s’effondre à la fois
L’office, le salon, la couronne
L’ordre, l’autorité, la loi
Y’a plus d’ bon dieu,
Y’a plus personne

Quand y’a plus d’ bonnes
Y’a plus d’ bourgeois ! »

Les frères Jacques
Les bonnes

(Crédits manquants)
Photo : Liban
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