En mai 2015, des institutions et des associations devaient mettre en place des conseils citoyens. Elles ne savaient pas comment faire (et on comprend leur embarras…). Elles ont décidé de faire appel à ATD Quart-Monde pour une co-formation.
Un film a été réalisé au cours de cette co-formation : il permet de découvrir cette démarche. Celle-ci suppose une séparation stricte entre institutionnels d’une part, associatifs d’autres part, et personnes en situation de grande pauvreté enfin. Les deux premiers groupes, au cours de cette co-formation, ont pris conscience de la violence qu’ils portent structurellement, qu’ils le veuillent ou non, et de à quel point certaines choses qu’ils pensent évidentes ne le sont pas du tout.
Fin des contrats aidés, ordonnances sur le travail, baisse des subventions culture et politique de la ville : un plan social d’ampleur !
Fin juillet, Murielle Pénicaud, la ministre du travail donnait son avis devant l’assemblée sur l’inefficacité des emplois aidés. Quelques jours après ces annonces, les pôles emploi n’ont plus reçu aucun financement pour l’ouverture de nouveau contrats aidés ou le renouvellement des salarié-e-s déjà en poste.
Alors que 60 % des recrutements en contrat aidé dans le secteur non-marchand ne peuvent avoir lieu sans l’aide de l’État, la ministre du travail est en train d’annoncer un plan social de grande ampleur pour les travailleur-euse-s du secteur associatif. S’agit-il de faire de la place pour « la montée en charge » du service civique promis par Jean-Michel Blanquer ? Ou bien de remplacer ces contrats par les nouveaux « CDI de projet » ?
En 2014, l’association étatsunienne INCITE! Women of color against violence a sorti le livre The Revolution Will Not Be Funded – Beyond the non-profit industrial complex (La révolution ne sera pas subventionnée – Au-delà du complexe associativo-industriel). Le contexte : l’association venait de se voir refuser le renouvellement d’un financement à cause de son soutien à la lutte de libération de la Palestine. Dans ce livre, différent-es contributeurs-trices analysent la façon dont les Fondations privées, grâce au système fiscal 501(c)(3) propre aux « non-profits » (organismes à but non-lucratif, que l’on peut comparer à nos associations en France), influencent fortement la stratégie politique et organisationnelle de ces dernières.
Je relaie ici une intervention qu’a faite Laurent Sochard, psychosociologue, lors des Assises du CNAEMO (Carrefour National de l’Action Éducative en Milieu Ouvert) en 2015.
Le thème des Assises était : AEMO (Action Éducative en Milieu Ouvert) et AED (Aide Éducative à Domicile) : contrôle social des pauvres ?
L’intervention portait sur le triple défi clinique, éthique et épistémologique.
Suite à la constitution d’un groupe « Travail social debout » dans le cadre du mouvement « Nuit debout » du printemps 2016, un collectif a sorti aux éditions Le social en fabrique un petit livre « Manifeste du travail social ».
Je vous en recommande la lecture, et en reproduis ici quelques extraits, sans vocation d’exhaustivité et forcément sortis de leur contexte, qui m’ont particulièrement intéressée.
Le travail social, mais aussi de façon générale les actions de solidarité, courent un double risque : celui du paternalisme d’une part, et celui du néolibéralisme d’autre part. Cet article développe une vision libertaire du double objectif de solidarité et d’émancipation. L’émancipation ne peut être qu’un processus auto-constitué (Ne me libère pas, je m’en charge !), mais la responsabilité individuelle ne peut se penser indépendamment d’une prise en compte et d’une lutte contre les dominations structurelles, et donc d’une solidarité collective. C’est sur un fil d’équilibriste qu’agissent jour après jour celles et ceux qui tentent de mettre en œuvre une solidarité qui soit émancipatrice.
Un article que j’ai écrit pour la revue d’éducation populaire Résonnances, dans le numéro n°23 de juin 2016 portant sur le Travail social. Visitez le site web de la revue Résonnances
« Des complices, pas des alliés : abolir le complexe industriel de l’Allié »
Traduction de la redoutable critique du militantisme anticolonial « Accomplices not Allies… », publiée sur le site Antidev.
Traduction d’origine par Christine Prat
Une réflexion étatsunienne qui vise principalement les milliers d’organizers de union & community orgnanizing. Une réflexion à garder toujours en tête pour questionner nos positionnements dans les luttes émancipatrices. La différence entre un « allié » et un « complice » est la criminalisation de son action de solidarité ou de soutien…