Quelques notes prises lors de l’atelier « Médias : éveiller l’esprit critique pour former des citoyens avertis et engagés » qui a eu lieu lors de la journée du 17 novembre 2014 organisée par le Cnajep.
Développer la pensée critique
La question des médias est celle de la construction de la pensée critique face à un flot d’informations que nous subissons tous.
il s’agit pour chacun-e d’entre nous d’aller chercher les détails et les contradictions, afin de ne pas s’en tenir à l’information « officielle » type ORTF.
La fracture numérique dépasse la question de l’informatique : elle concerne également la question des médias.
Quand on n’arrive plus à faire le tri parmi le flot d’informations qui nous arrive, quand on subit le fait que certaines informations sont considérées comme « sacrées », ne pouvant être remises en cause, alors la pensée critique peut devenir complotiste.
Cela pose la question du choix que l’on fait parmi le flot d’informations.
À noter que la critique est le plus souvent faite en direction des pensées minoritaires. Elle est beaucoup plus rarement faite en direction de la pensée dominante. Tous les grands médias relaient la pensée dominante sans la remettre en cause.
Encourager la création de contenus
Construire soi-même des contenus d’informations amène à construire une pensée critique. C’est une forme de culture populaire.
Il s’agit de tuer la passivité face au flot d’informations, et de modifier la forme et le contenu des flux d’informations.
C’est un travail pour soi et pour participer au débat public.
Cela permet de :
- Comprendre la démarche de création de l’information
- Se rendre compte qu’on est « capable de »
- Prendre position
- Inciter au débat : prendre le risque de la confrontation
Le rôle des animateur-e-s d’éducation populaire
Celles et ceux qui pensent être « neutres » ne font en fait que relayer la pensée dominante. Relayer des pensées minoritaires est vu comme une prise de position, alors que relayer la pensée dominante serait « neutre ».
L’animateur-e doit avoir un avis.
Il doit surtout faire en sorte que chacun-e ait un avis.
Il ne doit pas avoir peur du conflit d’avis.
Aujourd’hui, les réseaux sociaux incluent, dans leur forme même, la possibilité de réagir. Depuis 2004, il existe des vecteurs d’information qui permettent le « feedback ». Aujourd’hui, les médias sociaux constituent un robinet ouvert qui doit couler en permanence. Ce n’est pas là que se situe la pensée critique, puisqu’elle est aussitôt noyée.
D’autres outils se développent cependant, comme par exemple Framasphère.
De l’indignation à la mobilisation collective
Si la pensée critique se limite à de l’indignation, elle est stérile en termes de transformation sociale.
Il faut transformer l’indignation en mobilisations collectives, qui seules pourront engager des transformations.
La réponse ne sera pas individuelle mais collective. Il nous faut nous constituer en collectifs pour nous donner les moyens d’influencer les choses. Le mouvement d’éducation populaire pourrait, devrait peser sur les médias : en effet, les grands médias sont aujourd’hui, pour un grand nombre d’entre eux, en difficulté économique. C’est donc une période favorable pour les influencer.
Lire aussi :
- Lire l’intervention de Loïc Blondiaux, « La démocratie en question(s) », le matin du même 17 novembre
- Où trouver de l’information critique ?
2 réflexions sur « L’éducation aux médias : de la pensée critique à la mobilisation collective »