Contre la culture comme produit de consommation
L’éducation populaire est souvent confondue avec l’animation socio-culturelle. C’est le résultat de politiques publiques qui ont neutralisé son pouvoir critique, et qui ont obtenu que bien des associations s’autocensurent pour correspondre à ce qu’on attendait d’elles.
Pourtant, l’éducation populaire n’a rien de commun avec la notion de « loisir », qui, comme l’écrit Jean Foucambert, de l’Association française pour la lecture, n’est jamais que « du temps gagné sur le travail spolié, du temps pour oublier le travail, pour tenter de s’en remettre. Et s’y remettre. » (lire ici)
« L’éducation populaire est une pratique culturelle de résistance, a écrit le pédagogue belge Jean-Pierre Nossent. Ou plus exactement de mise en œuvre d’une culture de la résistance. Résistance à quiconque voudrait réduire les individus et les groupes sociaux à un objet pour le capitalisme qui tente de les enchaîner au service de biens de consommation, tant par leur inclusion dans son système que par l’exclusion de certains. » (lire ici)
La culture est un outil de dignité pour les peuples. Mais par culture, il ne faut pas entendre la production d’ »œuvres » par des « artistes » estampillés, que le bon peuple se doit d’admirer pour être reconnu comme « cultivé ».
Ce qui compte, encore une fois, c’est d’encourager toutes et tous à œuvrer. Il est moins question d’amener les gens à « la culture » que de favoriser l’expression de la leur, ou tout du moins de leur identité.
Qu’est-ce que la culture ?
Une définition issue de la déclaration des droits culturels (groupe de Fribourg, 2007) :
« Le terme « culture » recouvre les valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, institutions et modes de vie par lesquels une personne ou un groupe exprime son humanité et les significations qu’il donne à son existence et à son développement ».
Cette définition de la culture est à distinguer de celle qui permet de faire de la culture un outil de légitimation des inégalités.