ATD Quart-Monde met en œuvre le « Croisement des savoirs ». Qu’est-ce donc ?
Extraits ici de différentes sources. Pour en savoir plus, fouillez !
Source : Patrick Brun, revue Vie Sociale et Traitements, 2002
Ce n’est pas aux dominants à concéder la parole, mais aux dominés de s’en emparer.
Les témoignages émeuvent, suscitent de la part des écoutants compassion pour les uns, engagements dans l’action sociale ou politique pour d’autres, recherches et publications dans les milieux universitaires. Mais en fait le témoignage ne change rien à la condition des très pauvres.
Les rapports de dialogue sont inégaux. Il s’agit de relations de pouvoir, car les savoirs sont reconnus du côté des interlocuteurs, mais inconnus voire niés du côté des personnes en difficulté.
Par ailleurs, les moyens d’expression ne sont pas les mêmes, ni l’habilité dans leur usage.
La parole des plus pauvres se trouve le plus souvent manipulée dans même qu’ils s’en rende compte.
Croisement des savoirs : a priori éthique et épistémologique : toute personne, même la plus démunie, détient potentiellement les moyens de comprendre et d’interpréter sa situation.
3 types de savoirs :
– Instruits, formalisés
– D’expérience
– D’action ou d’interaction
Chacun, en laissant son propre savoir (son propre type de savoir) être fécondé par les autres savoirs, construit un savoir à la fois autonome et bâti dans la réciprocité.
Processus de coformation par la reconnaissance réciproque des savoirs.
3 aspects sur lesquels se croisent les savoirs :
– La fourniture d’information
– L’interprétation des données
– La recherche de solutions
Objectif :
– Pas seulement l’acquisition de savoirs
– Pas de l’ordre des techniques à mettre en oeuvre
– Connaissance nouvelle, fruit d’une prise de conscience qui réorganise les savoirs antérieurs autour d’un changement de la perception de l’autre et de l’attitude qui en résulte.
Les changement delèvent aussi des déterminations que font peser les organisations sur les individus.
Source : Hervé Lefeuvre, dans « Education populaire et féminisme » (à lire absolument : j’en parle ici)
Finalité : réaliser des transformations nécessaires pour que des personnes ne soient plus contraintes de vivre dans des situations intolérables de grande pauvreté.
Destruction de la misère.
Savoirs d’expérience : militant-es
Savoirs d’actions : volontaires et professionnels
Savoirs académiques : universitaires
Il ne s’agit pas simplement de considérer une égalité entre différentes catégories de savoirs, on n’essaie pas simplement de rapprocher des points de vue différents ou des réflexions différentes, il s’agit bien de reconsidérer ce qu’on sait, ce qu’on a appris en tant que professionel ou universitaire, à partir de l’intelligence que détiennent les personnes en grande pauvreté.
Il y a une véritable recherche de dialogue, mais c’est toujours à partir du point de vue des personnes en grande pauvreté.
Faire comprendre aux institutions qu’elles vont être amenées à se repenser, à se remettre en question.
Inverser complètement le chemin.
Groupe de paies : le moins possible de sissymétrie entre les participants.
Les personnes en grande pauvreté ont, du fait de leurs conditions de vie, peu de moyens et de lieux pour contruire leurs propres savoirs collectifs.
La préoccupation, la responsabilité de l’animateur qui soutient les militants est de s’assurer que les personnes cont pouvoir vraiment dire ce qu’elles pensent, qu’elles vont pouvoir soutenir leur raisonnement et leurs arguments devant d’autres et qu’elles vont pouvoir entrer dans la dialectique, le questionnement avec d’autres.
Fécondation des savoirs.
Notre critère d’évaluation est avant tout l’amélioration des conditions de vie des gens.
Le croisement des savoirs induit un croismenet des pouvoirs.
La coopération suppose un rééquilibrage des pouvoirs.