Un article de Thierry Brulavoine, Michel Lepesant et Christine Poilly, tous trois membres du Mouvement des objecteurs de croissance.
Publié sur le site de Marianne, novembre 2014
Quelques commentaires et extraits choisis :
« Les partis politiques prouvent tous les jours leur incapacité à proposer la moindre mesure qui ose accepter la réalité d’un monde fini. Au mieux, ils oscillent entre « croissance verte » et « développement durable ». »
La richesse des plus riches doit décroître, notre poids écologique global doit décroître. Ce qui revient à envisager une décroissance de l’empreinte écologique et donc du PIB, qui lui est mécaniquement associé.
Partout et déjà, des objecteurs de croissance se mobilisent pour mettre en œuvre et expérimenter des alternatives concrètes (Amap, monnaies locales, SEL, écoconstruction, agriculture urbaine, habitats partagés ou mobiles…). Beaucoup d’entre nous luttent contre les grands projets inutiles (aéroport de Notre-Dame-des-Landes, usine des 1 000 vaches, barrage de Sivens…) ou les projets extractivistes (gaz de schiste, biomasse…) qui tuent l’agriculture paysanne, détruisent la biodiversité, polluent l’eau, l’atmosphère, les sols, et qui engloutissent l’argent public au nom de la croissance, dans un parfait déni de la démocratie réelle.
« Votre récession n’est pas notre décroissance »
La décroissance est un vrai défi collectif, elle doit être sereine et démocratique, portée par de « belles propositions » en vue d’une nouvelle organisation sociale.
Il faudrait « travailler tous pour travailler moins », par une RTT drastique, par un droit inconditionnel au temps partiel choisi, par la garantie d’un revenu inconditionnel d’un montant décent. Une production n’est justifiée que si elle est tournée vers la réalisation de biens socialement utiles, sobres en énergie, utilisant les ressources locales et renouvelables, autogérés dans une démocratie de proximité.
« Non à leur récession imposée, oui à une décroissance sereine et démocratique »
À retenir
- Une dénonciation des partis politiques qui oscillent entre croissance verte et développement durable
- Une prise en compte de la question sociale et de la nécessité d’une révolution anticapitaliste
- L’évocation de la question de l’autogestion (ils le font davantage encore sur leur site)
- La décroissance est envisagée comme « défi collectif », et non comme simple démarche individuelle
- Le slogan « Votre récession n’est pas notre décroissance », qui donne une ligne de dépassement de la confusion fréquente entre récession économique subie et décroissance volontaire.
Plasticienne engagée et décroissante depuis 20 ans, j’ai réalisé une série de dessins intitulée « Pouvoir d’achat ». Absurdité et cynisme des mots utilisés pour l’étiquetage des barquettes de viandes. Cette série de dessins aux crayons de couleur reprend mot pour mot les étiquettes des communicants de l’agroalimentaire. Affligeant comment les slogans font avaler n’importe quoi …
Quand la société de consommation rime avec cynisme …
A découvrir : https://1011-art.blogspot.fr/p/dessein.html