MarxBourdieuSpinoza

Les ressorts de la mobilisation

Un texte de Joackim Rebecca, sociologue et ancien membre de la Scop le Pavé, paru dans le dossier sur l’éducation populaire que j’ai coordonné.


On peut identifier trois registres d’intervention :

Marx

Le 1er registre, d’orientation marxiste, se base sur la conscience d’appartenir à un groupe dominé (domination de classe, de race, de sexe, d’âge). Or si nous savons que ces groupes dominés existent objectivement (la classe en soi), l’éducation populaire travaille à développer la conscience d’en faire partie (la classe pour soi).

Bourdieu

Le 2e registre s’inscrit dans la tradition bourdieusienne. Chaque personne ajuste son comportement à son milieu social, faute de quoi elle se retrouve en « crise de codes ». Pour dépasser cette crise, les humanistes préconisent d’ajuster son comportement au milieu. Pour les matérialistes au contraire, ce désajustement est un facteur de mobilisation pour changer les règles du jeu.

Spinoza

Le 3e registre nous vient de Spinoza. Pour lui, la puissance d’agir, c’est le pouvoir d’affecter ou d’être affecté. Plus nos affects (qui nous viennent toujours de l’extérieur) sont joyeux, plus notre puissance d’agir sera importante, et l’inverse se produit avec des affects tristes. Attention cependant que nos affects ne nous conduisent pas à nous mobiliser contre nos intérêts.


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