Je relaie ici des extraits du livre « Philosophie et éthique en travail social » de Philippe Merlier, paru en septembre 2013 aux Presses de l’EHESP.
Un bouquin intéressant, pour moi qui n’ai pas de formation en travail social… J’ignore si c’est réellement ce qu’on apprend dans les écoles de travail social ?
Je ne reprends pas ici les nombreux cas pratiques présentés dans le bouquin.
Extraits choisis
Les fins éthiques priment sur les devoirs déontologiques.
Préface de Brigitte Bouquet
L’autonomie, assimilée à la notion de liberté et d’indépendance, s’inscrit dans un système d’interdépendances. Le sujet autonome ne se fait pas à lui seul, il ne peut se construire qu’après s’être inscrit dans la loi humaine partagée.
« C’est tant que nous sommes incapables de penser le mal, que nous sommes capables de l’accomplir ». Hannah Arendt
Cela nécessite une grande vigilance professionnelle pour ne pas restreindre sa pratique aux exigences normatives, et devenir instrument de pouvoir, outil de contrôle social.
Sauvegarder une fonction critique sur les normes et veiller à respecter le processus et la temporalité de la construction de l’autonomie des personnes. Au besoin, le devoir d’indignation et une démarche de résistance assumée peuvent être nécessaires pour contrer les déviances.
Introduction
« Éthique » vient du grec ethos signifiant l’habitat, le gîte, le repaire. L’éthique a donc pour vocation première de rendre la société humainement habitable, d’être un refuge d’humanité.
L’éthique n’est pas la morale. L’éthique est une théorie des fins de l’existence, un ensemble de principes philosophiques et universels qui visent le bien ou le bonheur : le « souverain bien », tandis que la morale désigne un ensemble de valeurs et de règles de conduite qui fonctionnent comme des normes sociales et culturelles particulières.
Principe éthique et règle morale sont radicalement distincts : le premier est universel, nécessaire, inconditionnel et pose une fin, la seconde est particulière, contingente, conditionnelle et pose des moyens. De plus, les principes eux-mêmes ne sont pas révisables mais permettent la révision des règles. C’est pourquoi il sera question ici de dégager des principes essentiels de l’éthique, plutôt que des règles de (bonne) conduite.
L’éthique ne dit pas toujours ce qu’on doit faire, sinon c’est une morale. Elle est situationnelle et permet de fonder un choix – indépendamment de la loi morale, en évaluant au mieux le juste , au pire le préférable.
Qu’est-ce que « conseiller » ?
« Il est difficile de se connaître soi-même, facile de conseiller les autres », disait Thalès.
Pouvons-nous guider l’autre sans le diriger en vertu de nos valeurs ? Comment conseiller sans normaliser ? Cette dernière question est triple, car la norme peut désigner une moyenne, un critère ou un idéal.
L’expert est considéré comme la figure intermédiaire entre le savant et le politique – distinction classique depuis Max Weber : il détient un savoir en vue d’une décision politique.
L’expert, celui qui sait faire et est reconnu pour cela, est quelqu’un qui est entendu (par exemple devant un tribunal) et qui de jure ne doit pas se substituer au décideur. Pourtant de facto, il prend souvent sa place de façon plus ou moins avouée, plus ou moins visible.
La justice et les trois principes éthiques
L’impératif de justice se situe au-dessus des principes éthiques, qui lui sont subordonnés et relatifs.
Sans la justice, ni l’autonomie ni la bienveillance ni l’équité ne seraient possibles.
Il est d’une absolue nécessité de distinguer la loi juridique et l’éthique.
Le légal n’étant pas toujours légitime, il est donc nécessaire de placer l’idée de justice au-dessus des justices institutionnelles, afin d’éviter les dérives d’un légalisme qui peut parfois être perçu à juste titre comme injuste.
Le principe d’autonomie et son sentiment afférent : le respect
L’autonomie (auto-nomos) est la capacité à se donner à soi-même (auto) sa loi (nomos), ses propres principes de conduite – par opposition à l’hétéronomie du sujet qui applique la loi venant des autres.
Le problème essentiel que pose ce principe est le suivant : jusqu’où doit-on laisser une personne prendre une décision qui nuirait à son propre intérêt, pour respecter sa liberté ?
Deux interprétations de l’autonomie, qui correspondent à deux théories politiques opposées :
- La théorie anglo-saxonne met l’accent sur le « auto » de « auto-nomie » : la liberté individuelle, l’autodétermination du sujet. Dans cette conception héritée du protestantisme, les droits de l’individu valent contre l’État, qui n’a pas à prescrire les valeurs de la conscience intime. La valeur est donnée au contrat, la priorité à la liberté.
- À l’opposé, la théorie romano-germanique met l’accent sur le « nomos » : la loi, l’exercice législatif. Depuis le droit romain, les droits de l’individu sont garantis par l’État, un État providence régulateur et protecteur (voire paternaliste). Dans cette conception héritée du catholicisme, la valeur est donnée à la communauté et la priorité à l’égalité.
Le sentiment afférent au principe d’autonomie est le respect.
Le respect est la considération que je témoigne à l’autre dans sa dignité, et le sentiment qui par là même m’élève au-dessus de tous les autres sentiments, penchants, tendances et inclinaisons. Il est d’abord le sentiment qui nous humanise.
Le principe de bienveillance et son sentiment afférent : l’empathie
Un problème récurrent est qu’on ne peut pas vouloir le bien d’autrui malgré lui.
« La bienveillance est un désir de faire du bien à celui pour qui nous avons de la commisération ». Spinoza
La bienveillance n’est pas la bienfaisance. Elle est bien plus proche de la sollicitude. La sollicitude est le souci pour l’autre.
Le principe de bienveillance suppose que nous parions sur les ressources intrinsèque de la personne.
L’empathie n’est ni la sympathie – qui a un sens général et personnel – ni la compassion – qui risque de dériver vers le compassionnel.
La compassion ne va que dans un seul sens, un sens unique et descendant, ou parfois même condescendant : du compatissant vers celui qui souffre. L’empathie, elle, comporte un échange réciproque. L’empathique livre son sentiment à l’autre souffrant. La compassion imagine la souffrance de l’autre, l’empathie l’interprète.
L’empathie est la capacité à percevoir la réalité du vécu émotionnel de l’autre et à la lui restituer.
Le travailleur social ne doit pas faire montre de bienfaisance ou de pitié, mais doit savoir faire preuve de bienveillance et d’empathie.
Le principe d’équité et son sentiment afférent : la responsabilité
« La nature propre de l’équité (épieikeia) consiste à corriger la loi dans la mesure où celle-ci se montre insuffisante en raison de son caractère général ». Aristote
L’équité réinsère le particulier concret dans l’universel abstrait et en ce sens, améliore, la justice elle-même.
Les règles de déontologie
La déontologie (du grec déon : le devoir) désigne l’ensemble des devoirs qui régissent les rapports des travailleurs sociaux avec les usagers et des professionnels entre eux. Elle s’entend dans le cadre d’une éthique de l’autonomie qui donne la priorité au juste sur le bien.
« L’éthique est au service du bien général alors que la déontologie est au service d’un corps professionnel. La déontologie est à comprendre comme l’ensemble des devoirs et des règles dont une profession se dote pour organiser son fonctionnement. Elle donne une conscience des limites, des règles, et appartient à la règle instituée ». B. Bouquet
Bienveillance, bienfaisance et bientraitance
Bienveillance : effluence spontanée vers le bien de l’autre.
Bienfaisance : bonté affichée.
Bientraitance : bonté sous contrôle.
La bienveillance est éthique, la bienfaisance est moralo-religieuse, la bientraitance est politique.
La bienveillance se distingue de la bienfaisance comme la générosité de la charité.
Traditionnellement, la bienfaisance est de nature religieuse : elle renvoie à la charité chrétienne. Il y a parfois bienfaisance sans bienveillance : quand le « cœur » n’y est pas, l) où il n’y a qu’une vertu routinière et une technique sans âme.
La générosité suppose un don, dont la réponse ou le contre-don est la gratitude – qui rend l’échange symétrique. En matière de bienfaisance, la charité (caritas) relève du domaine du caritatif et du « béné-vole » ; le terme, issu de la théologie chrétienne, désigne l’amour de Dieu d’abord et de notre prochain ensuite.
Compassion, pitié, empathie
La bienveillance se conçoit sur fond de compassion.
La bienfaisance se nourrit de la pitié, terme religieux issu du latin pietas : piété. Le sentiment afférent à la bienveillance est l’empathie.
Quelles différences y a-t-il entre compassion et pitié ?
La compassion est « la répugnance innée à voir souffrir un autre être vivant ». Rousseau
La pitié est souvent liée à une forme de condescendance qui humilie celui qui en est l’objet. Contrairement à la pitié, la compassion n’entraîne aucune symétrie de ce genre. Elle désigne la sensibilité à la souffrance de l’autre, sans impliquer un sentiment de supériorité.
La compassion s’éprouve à l’égard d’un individu déterminé, d’un sujet en particulier, alors que la pitié s’étend à la masse souffrante, sinon à la plèbe anonyme. Pire encore : dans la pitié, « le soi jouit secrètement de se savoir épargné », affirme Paul Ricoeur.
La compassion n’est pas un sentiment altruiste et ne motive pas l’action
Elle est « une passion égoïste qui contient de la sympathie ». Rousseau
Car c’est pour ne pas souffrir moi-même que je ne veux pas que l’autre souffre.
J’ai de la compassion dans la mesure où je crains de subir un jour le même sort.
La compassion est « une charité réactive ou secondaire qui a besoin, pour aimer, de la souffrance de l’autre ». C’est une passion triste.
Être compatissant n’est pas être compassionnel
Le regard compassionnel « met en position d’ « assistés » ceux qu’il prend pour objet, il les installe dans une forme d’ « indignité » dont on pourra leur attribuer la responsabilité. L’échec est ainsi imputable aux individus qui, après tout, méritent leur sort… L’attitude compassionnelle, paradoxalement enracinée dans le présupposé de l’égalisation, de l’égalité des chances et de la réussite par le mérite, est à double tranchant : elle demande aux « assistés » de sortir de leurs difficultés en se prenant en charge. C’est l’appel à l’initiative, à l’autonomie, à la nécessité de se (re)prendre en main. Le « bon » pauvre doit prouver qu’il doit s’en sortir pour obtenir de l’aide. Le problème, c’est que l’on présuppose chez ceux à qui on s’adresse une capacité qu’ils ont – momentanément au moins – perdue. D’où les effets culpabilisants de cette attitude psychologisante : elle invoque une capacité, une « capabilité » qui fait précisément défaut.
Myriam Revault d’Allonnes
Compassion, sympathie, empathie
Compassion et pitié sont des passions tristes, comme le montrait déjà Spinoza, et elles peuvent paralyser l’action. Le professionnel du social doit les convertir en une puissance d’agir éclairée par la raison et source de joie.
Le travailleur social n’a pas à s’apitoyer sur l’usager ni à être compassionnel, mais doit témoigner à son endroit de bienveillance et d’empathie.
La contractualisation sociale
Le contrat social, c’est-à-dire le pacte implicite d’après lequel, dans une république, chacun se soumet librement à la volonté générale.
« La reféodalisation » du lien social
C’est par cette expression que Pierre Legendre désigne la contractualisation à outrance de notre société contemporaine.
Le « tout contractuel » est dangereux dans la mesure où il permet à des personnes et des institutions d’exercer un pouvoir sur autrui sans porter atteinte de manière directe et visible aux principes de liberté et d’égalité. Le contrat relie les pouvoirs et réactive des manières féodales de tisser le lien social. L’historien Marc Bloch a démontré que le Moyen-Âge nous a légué quelque chose de son idée féodale de convention (entre seigneurs et serfs) dans le contractualisme actuel.
La servitude douce du contrat
« Retrouvant ses couleurs féodales, le contrat sert à tisser des liens d’allégeance d’un type nouveau, en soumettant les hommes à des critères d’évaluation « objectifs » qui permettent de dicter leur comportement sans avoir à leur donner des ordres ». Alain Supiot
Telle est la dimension pernicieuse du contrat : il risque d’inféoder la personne en douceur et avec son consentement. La contractualisation dans le travail social et les procédures d’évaluation de plus en plus contraignantes risquent d’exercer sur l’usager une normalisation douce au service du pouvoir. La contractualisation devient une technique d’aliénation des personnes réduites au statut de co-contractants.
Les techniques du contrat par objectifs ont été importées du management.
Question classique en philosophie : peut-on forcer autrui à être libre ? Peut-on autonomiser l’usager en l’asservissant à un contrat ?
Promesse et contrat : de l’oral à l’écrit
Tout se passe comme si nous refusions délibérément de tirer la moindre leçon de l’expérience des sociétés de tradition orale.
Tout contractualiser pose le problème de la confiance en général, de la confiance en la parole donnée en particulier.Contractualiser suppose une défiance vis-à-vis de la parole de l’autre ou de la sienne propre.
L’inflation des règles de contractualisation développe l’hétéronomie.
Le consentement
Définition et problème
Comme la permission ou l’agrément, le consentement est lié à des actions de la vie quotidienne où l’événement dépend en partie de nous, en partie de la volonté des autres.
Suffit-il de donner son accord en connaissance de cause – c’est ce qui s’appelle le consentement éclairé – pour pouvoir choisir de façon libre et autonome ?
Consentement formel et consentement personnel
Consentir est-il céder ou décider ? Se soumettre à la domination ou accepter librement ? Céder n’est pas consentir : céder c’est accepter la défaite par stratégie, en vue d’obtenir la paix, c’est une soumission devant la force ou un aveu de faiblesse, un geste de compromis, un comportement d’adhésion négatif – plutôt qu’un acte de décision positif.
Plus il se dépolitise, plus le citoyen devient un individu contractant.
Qu’est-ce qu’aider à la décision ?
La vraie décision relève de l’intime conviction.
Décider est souvent, en fin de compte, une expérience solitaire.
Dignité, estime de soi, image de soi
La dignité relève du champ éthique et philosophique.
L’estime de soi a une dimension morale et sociale.
L’image de soi ressortit au psychologique.
La dignité
C’est la reconnaissance de la valeur humaine.
La dignité désigne la reconnaissance de la singularité de la personne en tant qu’elle est un représentant unique du genre humain. La dignité signifie donc l’indivisibilité de la personne.
Distinguer la dignité absolue, intransitive, de la dignité transitive : être digne de… Car dans ce second sens, la dignité revient au mérite, c’est-à-dire à l’estime. On n’est pas plus ou moins digne, mais on est plus ou moins digne de.
L’estime de soi
L’estime est une estimation subjective, et cette estimation est une évaluation, un jugement. L’estime de soi est une appréciation morale de la valeur sociale, économique et professionnelle de l’individu par lui-même.
Le sentiment de mépris social et d’exclusion est d’autant plus fort que l’estime de soi est dégradée.
L’image de soi
Elle désigne la manière dont le sujet se perçoit lui-même et se construit au cours de l’enfance sous l’influence de l’entourage, et qui constitue dans une large mesure son attitude ultérieure face aux autres.
La dignité, c’est le visage de son indestructible humanité.
L’estime de soi, c’est le cœur qui pèse ses propres qualités.
L’image de soi, c’est le regard de l’ego devant son miroir.
La représentation
Le « re-présentation » signifie à la fois une présence en acte et un remplacement ; c’est rendre à nouveau présent et constituer une relation.
Représenter la personne
Thomas Hobbes décrit la représentation que le citoyen donne à l’État souverain : « Je lui abandonne mon droit de me gouverner moi-même ».
Question du transfert (de l’usager sur le professionnel) et du contre-transfert (du professionnel sur l’usager). Réfléchir sur ces phénomènes de transfert est nécessaire, l’analyse de la pratique doit pouvoir en être l’occasion.
Représenter l’institution
Tout groupe peut être sécurisant ou anxiogène.
Qu’est-ce qu’une institution ? Selon Castoriadis : « Toute institution est la tentative réussie (si elle n’est pas réussie, elle ne sera pas observable) d’imposer une certaine régularité à des comportements humains ».
Toute institution oscille entre l’injonction autonomiste et le paternalisme traditionnel : la première forme n’est pas entièrement satisfaisante : contraindre l’individu à l’autonomie n’est-il pas paradoxal ? La seconde l’est encore moins : peut-on vouloir le bien d’autrui malgré lui ?
Les institutions autonomistes confondent souvent autonomisation et atomisation : par exemple, la consommation de services relève d’une mystification et lorsqu’un individu fait ce que des millions d’autres font aussi, il n’y a là ni individualité ni autonomie, mais seulement un conformisme de l’individualisme. L’atomisation du consumérisme est tout sauf de l’autonomie. Cette confusion est la même que la confusion entre autonomie et indépendance.
« On a beau vouloir confondre l’indépendance et la liberté. Ces deux choses sont si différentes que même elles s’excluent mutuellement. Quand chacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d’autres, et cela ne s’appelle pas un État libre. La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui, elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre ». JJ Rousseau
Médiation et négociation
La négociation suppose toujours un pouvoir et vise au moins à persuader, tandis que la médiation se fonde sur l’impouvoir et vise au plus à convaincre.
La négociation
La négociation a une dimension stratégique ou calculatrice, avec une exigence de résultat et de contractualisation.
La conciliation
La conciliation est un procédé de recherche de compromis, lequel est moins complémentaire que la négociation et se contente d’une mise en relation minimale des intérêts des parties en conflit.
Un médiateur veille à ce que les partie trouvent d’elles-mêmes un accord, qui n’a pas pour vocation à être légalisé ni même à être transmis à la justice. La conciliation relève plutôt d’une tendance actuelle consensualiste, qui présuppose une volonté d’uniformité et de normalisation sociales. Son but est souvent d’étouffer le conflit afin de recouvrer au plus vite (voire d’acheter) la paix sociale. La conciliation vise essentiellement la disparition des conflits.
Le conflit
Le conflit ne doit pas être confondu avec la violence. N’est-ce pas la reconnaissance des conflits et leur dépassement dans le débat démocratique qui font vivre la démocratie ? Le conflit n’est-il pas un moment dialectique de la construction de l’autonomie des personnes ? N’est-il pas, au-delà de ce qui divise les hommes, ce qui également les unit ? « Polemos est le père de toutes choses », disait Héraclite.
La médiation
Par principe, le médiateur doit être indépendant et sans pouvoir institutionnel, impartial et neutre. Il ne tranche pas ni n’influence ni ne juge, mais fait advenir les éléments de solutions que les personnes ou les acteurs sociaux portent en eux-mêmes.
Les principes de ce processus sont la garantie du consentement et la confidentialité. Le médiateur est un tiers qui sait garder la juste distance entre les médiés : ni trop lointain ni trop proche.
La médiation permet aux personnes d’entendre le récit de l’autre et de redécouvrir son identité narrative dans un lieu neutre de triangulation.
Analyse des pratiques
L’analyse des pratiques – et non de la pratique, afin de respecter la pluralité des expériences professionnelles – est à la fois un travail autoréflexif des praticiens sur leurs actes professionnels, une prise de distance critique vis-à-vis de leur pratique et une méthode de formation continue fondée sur l’analyse d’expériences professionnelles passées ou actuelles, exposées par leurs auteurs dans un groupe de paies. Ce groupe est animé par un professionnel, à l’origine un psychanalyste (dans les groupes Balint des années 1960). L’analyse des pratiques permet de renforcer l’affirmation d’une identité professionnelle commune. Elle n’est ni une supervision d’équipe ni une régulation d’équipe ni une réunion de service.
Bonjour,
une nouvelle édition de ce titre vient d’être publiée. Ce sujet est plus que jamais au coeur des préoccupations de chacun d’entre nous !
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