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Réhabiliter l’éducation populaire politique

Ce texte m’a été signalé par son auteur, Saïd Oner, qui vient de créer le blog https://regardscritiks.blogspot.com . Je reproduis ce texte ici, et vous invite à visiter ce blog et à lire ses articles.


Réhabiliter l’éducation populaire politique

Le champ du travail social, de l’animation et de l’éducation en général s’inscrit dans des orientations diverses et variées, dont l’une peut être celle de l’éducation populaire.

Cette dernière mérite un éclairage afin de mieux comprendre son ancrage historique, ses aspirations et les différentes réappropriations dont elle a pu faire l’objet.

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Histoire et actualité de l’éducation populaire

Quand on cherche des livres sur l’éducation populaire, on trouve finalement peu de choses. Il y a maintenant celui-ci, dont je conseille très fortement la lecture :

L’éducation populaire, un phénix toujours renaissant

De la Révolution Française au mouvement Me Too

Un livre de Paul Masson, publié en novembre 2022 aux éditions du Petit Pavé

Paul est un militant invétéré d’éducation populaire. J’ai énormément appris à ses côtés, et sa façon de concevoir l’éducation populaire continue de me guider. Je suis donc tout sauf objective quand je vous recommande chaleureusement la lecture de son livre : je suis enthousiaste 🙂
Visitez son blog, et notamment la page dédiée au livre.
Par ailleurs, Paul avait déjà publié en 2014, toujours aux éditions du Petit Pavé, « Chemins et mémoires », dans lequel il décryptait l’ensemble de sa vie d’adulte, son parcours professionnel et son engagement dans l’éducation populaire. À travers son expérience personnelle, il y donnait un éclairage sur l’histoire sociale de l’après-guerre à nos jours, et sur la façon dont se construit la « culture » en chacun de nous. J’avais reproduit ici son annexe dans laquelle il détaillait l’histoire du mouvement ouvrier chrétien.
Et Paul a fait tout un travail sur le poète libertaire Gaston Couté, publiant l’ouvrage « Dans les pas de Gaston Couté » en 2018, toujours aux éditions du petit pavé.

Je vous en dis plus sur ce nouvel ouvrage ci-dessous.

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Histoire des libertés associatives

Je relaie ici l’info concernant la publication de l’ouvrage « L’histoire des libertés associatives de 1791 à nos jours« , de Jean-Baptiste Jobard, coordinateur du Collectif des associations citoyennes, aux éditions Charles Léopold Mayer (je ne l’ai pas encore lu, mais le recommande les yeux fermés).
Je relaie également ci-dessous la captation vidéo de la séance du 17 novembre 2022 de l’Université des savoirs associatifs, à l’occasion de la sortie de cet ouvrage.

« Moins de deux cent pages pour résumer plus de deux siècles d’actions associatives depuis la révolution de 1789 jusqu’à aujourd’hui, voici le pari du nouveau livre de J-Baptiste Jobard coordinateur au CAC.

Le but de ce long (mais synthétique !) détour historique ? Comprendre la situation actuelle et plus particulièrement les raisons pour lesquelles celle-ci est marquée par un processus de restriction des libertés associatives… Et, fort de ces éléments de compréhension, dégager des pistes permettant d’envisager un autre scénario que celui de l’affaiblissement inéluctable des associations citoyennes. »

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La société ingouvernable – Une généalogie du libéralisme autoritaire – Grégoire Chamayou

L’ouvrage « La société ingouvernable – Une généalogie du libéralisme autoritaire » de Grégoire Chamayou (éditions La Fabrique, 2018) est frappant car il nous démontre sans ambiguïtés les stratégies des capitalistes pour préserver et développer leurs intérêts.

La gauche est volontiers romantique. Son idéal de justice et de cohésion sociale la met face à une contradiction forte quand il s’agit de rentrer dans une logique de rapport de force (pour forcer autrui) et de stratégies offensives (visant à faire chuter l’ennemi). La gauche autoritaire quant à elle n’a pas ces scrupules pour rester à l’avant-garde (y compris vis-à-vis de ses camarades) tant que c’est pour la Cause, mais ce faisant elle dépouille celle-ci de son essence même… Quoiqu’il en soit, l’ouvrage de Grégoire Chamayou est de ceux qui invitent à prendre très au sérieux la question de la stratégie.

Lorsque j’ai effectué ma recherche aux États-Unis pour tenter de mieux comprendre la logique du community organizing (méthode de lutte étatsunienne que j’ai pratiquée pendant 2 ans, et que je présente et croise avec les logiques d’éducation populaire, qui sont ma tradition d’origine, dans l’ouvrage « Organisons-nous ! Manuel critique », Hors d’atteinte, 2019), j’ai été frappée de voir à quel point « Romantique » est la pire insulte qu’un·e organizer puisse vous adresser. C’est que, notamment aux États-Unis, le capitalisme et le libéralisme font preuve de stratégies à glacer le sang. En réponse, les organisations militantes étatsuniennes tâchent de faire de même (ce qui les mène parfois à des victoires précieuses, et parfois à de toutes petites victoires réformistes sous prétexte de « pragmatisme »).
Je me souviens de cet organizer qui, face à l’enthousiasme lié à l’énorme mobilisation de la Women’s March du 21 janvier 2017, me disait « OK, but, what’s next? », et pointait que cette marche ne changeait absolument rien à la situation concrète et au rapport de force : il s’agissait juste de se réchauffer et de se faire plaisir, s’il n’y avait pas de stratégie concrète derrière pour faire pression et obtenir des victoires.
Eh bien, ce que Grégoire Chamayou dévoile avec brio et clarté dans son ouvrage, ce sont les stratégies du camp capitaliste pour préserver ses intérêts et développer ses profits, face aux contestations et possibles contestations qui auraient pu le fragiliser depuis les années 1970.

Depuis mon retour des États-Unis, j’accompagne des associations, collectifs et syndicats qui le souhaitent dans leurs réflexions sur leurs stratégies. Ce n’est pas que je sois moi-même une stratège d’exception (comme beaucoup de gens, je serais plutôt à ce propos du genre « faites ce que je dis, pas ce que je fais »), mais c’est que cela me semble intéressant, au moins à titre d’exercice, de réfléchir aussi froidement que nos adversaires. Les grilles de lecture stratégiques que je propose à mes interlocuteurices les déstabilisent souvent. Pourtant celles-ci restent bien en-deça de ce que nous devrions faire si nous nous mettions sur la même longueur d’onde que nos ennemis. Sauf que je ne sais pas s’il faut vraiment que nous le fassions, car alors qu’est-ce qui nous différencierait d’elleux ? Mais si on ne le fait pas, va-t-on continuer longtemps à perdre… ?

À ce titre, la conclusion stratégique à laquelle arrive Grégoire Chamayou parle à mon cœur : ce qui fait le plus peur au capitalisme dans sa version néolibérale et autoritaire, ce n’est pas l’État-providence keynésien, mais l’autogestion. Et pour le combattre, c’est donc cette piste qu’il nous faut suivre à nouveau et construire pour de bon : celle de l’autogestion, pour dépasser à la fois le capitalisme et l’État centralisé, pour remplacer la compétition par la coopération et l’autonomie collective et fédérée.

Bref, je vous invite fortement à lire cet ouvrage.
Je relaie ci-dessous une vidéo « fiche de lecture » réalisée par le YouTubeur Arold, et je reproduis quelques courts extraits (nécessairement sortis de leur contexte) qui m’ont particulièrement marquée.

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Culture et sociabilité

Les comités syndicalistes révolutionnaires ont réalisé une brochure sur le thème « Culture et sociabilité » (elle est accessible en ligne ici sur leur site).

Le contenu de cette brochure éclaire d’une lumière particulière et passionnante la question du rôle de la sociabilité et des pratiques culturelles populaires dans l’émancipation et de la transformation sociale, notamment quand on se situe dans une perspective matérialiste [c’est-à-dire qu’on considère, à la suite de Marx et Engels, que les événements historiques sont déterminés non pas par des idées mais par des rapports sociaux (et plus particulièrement par les liens entre classes sociales) et par l’impact de l’évolution des moyens de production sur les mentalités. La conception matérialiste de l’histoire se réfère par conséquent à des situations réellement vécues par les humains (d’où l’usage de l’adjectif « matérialiste »).]

Comment la sociabilité est un préalable à la solidarité et à la conscience de classe, et donc à la résistance et à la lutte ? Comment la culture bourgeoise et la société de consommation ont réussi à assimiler confort matériel et repli sur soi (son couple, son milieu militant…), et ainsi à déconstruire les liens et les solidarités ?

De quoi nous donner l’envie de renverser la tendance et de redévelopper les cadres et espaces d’une sociabilité et de pratiques culturelles collectives et émancipatrices !

Je reproduis ici quelques extraits de cette brochure, qui m’ont particulièrement intéressés, afin de vous donner envie de la lire en entier. Ces extraits, par définition, sont sortis de leur contexte : s’ils vous interrogent, allez donc lire la brochure 😉

Je me suis permise de féminiser ces extraits, parce que j’aime bien rendre explicite le fait que les femmes font partie de la question.

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Manifeste de Peuple et culture

Le Manifeste de Peuple et culture date de 1945, au sortir des maquis et de la Résistance. Aujourd’hui encore, il reste une référence pour les pratiques et les ambitions d’éducation populaire. Cependant, et ainsi que nous y invitaient ses rédacteurices, il est à replacer dans son contexte historique.

Je le reproduis ici en totalité.

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La lutte des Young Lords contre l’intériorisation de la « mentalité colonisée »

Dans le livre « Young Lords – L’histoire des Black Panthers latinos (1969-1976) » (éditions L’échappée, 2017, 254 pages, 19€), Claire Richard nous fait découvrir, grâce à des extraits d’entretiens qu’elle a réalisés et de publications de l’époque, l’histoire et la lutte méconnue des Young Lords. Ces jeunes militant-es, enfants étatsunien-nes de l’immigration portoricaine, ont mené au début des années 1970 une lutte pour l’émancipation et contre le capitalisme en commençant par ramasser les poubelles dans El barrio, quartier portoricain de New-York, puis en développant la santé communautaire. Le livre donne une image très concrète de leur action militante, et notamment de leur conviction de la nécessité de « faire la révolution dans la révolution », c’est-à-dire de traquer en soi (individuellement et collectivement) les structures de la domination.

Je reproduis ici quelques extraits traitant en particulier de la construction d’une fierté collective (celle qui nous rend capable de rêver à un changement, et de lutter pour le faire advenir), ainsi que de la lutte contre la « mentalité colonisée » (intériorisation de l’infériorité).

Un livre à lire…

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« La chanson était la culture du pauvre » – Michel Ragon

Je reproduis ici deux textes :

  • La Préface de Michel Ragon à l’Anthologie de la chanson française réalisée par Marc Robine, et publiée en 1994 aux éditions Albin Michel, comprenant les enregistrements de plus de 300 chansons.
  • Un extrait de l’article « Quartiers, banlieues, cité » du sociologue Denis Merklen, publié dans le Manuel indocile de sciences sociales, et qui traite en particulier de le mouvement culturel issu des quartiers populaires, et notamment de la mouvance hip hop.

Ceci au moment où, personnellement, je prends plaisir, sur mon tout nouveau compte Instagram, à faire correspondre des chansons et des photos que j’ai prises.

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