« Les pédagogies critiques », un livre collectif, sous la direction de Laurence De Cock et Irène Pereira : je vous en conseille la lecture, et pas seulement parce que je suis l’auteure d’un de ses chapitres !
Le bureau des méthodes en éducation populaire
Marc Faysse, du Cnajep, nous propose un ensemble d’excellentes vidéos, intitulées « Le bureau des méthodes » (BDM), visant à réinjecter du politique dans nos pratiques d’éducation populaire.
Elles sont initialement publiées sur la chaîne You Tube du Cnajep, où vous trouverez aussi l’ensemble des liens citées par les intervenant-es. Quant aux vidéos, je les relaie ci-dessous.
- BDM 1 – L’organisation communautaire
- BDM 2 – Le genre en animation
- BDM 3 – Le livre en centre de loisir
- BDM 4 – Les pédagogies anti-oppressives
- BDM 5 – L’intéraction personne-milieu
- BDM 6 – La pédagogie sociale
- BDM 7 – La sexualité en colo
- BDM 8 – Les stages de réalisation
- BDM 9 – Une thèse sur l’éducation populaire
- BDM 10 – Les cours de récréation non-genrées
- BDM 11 – Repenser son projet associatif
- BDM 12 – Graine de philo
- BDM 13 – L’alimentation en colo
- BDM 14 – Le jeu
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Une sorcière comme les autres
Une magnifique chanson d’Anne Sylvestre (parue en 1975 dans son album éponyme), interprétée ici par la chanteuse québecoise Pauline Julien.
Lire les paroles :
(Et à propos de Sorcières, je renvoie vers mon article sur l’écoféminisme)
Les ambiguïtés du pouvoir d’agir
LA PARTICIPATION CITOYENNE
Sur les ambiguïtés du « pouvoir d’agir »
Par Clémence Bernardet et Alain Thalineau
Je reproduis ici cet article publié dans la Revue Savoir / Agir 2018/1 n°43 aux éditions du Croquant, et que l’on peut retrouver sur la plateforme Cairn.
Alors que les métiers du travail social, de l’animation socio-culturelle, du développement local, de la démocratie participative s’interrogent sur leurs postures pour « faire participer », le thème du « développement du pouvoir d’agir » monte en puissance. Il s’agit d’accompagner les personnes dans une transformation d’elles-mêmes, afin qu’elles puissent avoir prise sur ce qui les concerne. Une ambition fortement émancipatrice, mais qui peut s’avérer glissante si on se limite à changer les individus, faute de pouvoir (ou vouloir ?) changer la société qui les exclue / opprime / exploite.
Un article qui pose deux questions. Celle de la place de l’action collective et de l’ambition de transformer les rapports sociaux structurels. Et celle, posée aux professionnel-les : ne serions-nous pas en train de transférer sur le public dont nous avons la charge, l’injonction à changer que nous ne sommes nous-mêmes pas capables de réaliser ?
La fragilité blanche
La fragilité blanche : pourquoi est-ce si dur de parler aux Blancs de racisme ?
Traduction d’un article de Robin DiAngelo écrit en juin 2015, et publiée sur le site état d’exception.
Robin DiAngelo est une sociologue étatsunienne. Elle a notamment publié «White Fragility: Why It’s So Hard for White People to Talk About Racism» (Pourquoi c’est si dur pour les personnes blanches de parler de racisme).
De la démocratie dans un régime de critique démocratique
Quand des mouvements qui se disent « ni droite ni gauche » critiquent la démocratie : quelles sont les conséquences de la confusion et du flou de leurs valeurs ? Pour quel modèle de société luttent-ils ? Quand la seule utopie semble être une « nouvelle constituante » ou la mise en place du tirage au sort, et qu’au nom de cela sont passées sous silence voire méprisées la lutte, les rapports de classes et de domination, la saisie des moyens de production, la grève et le droit de grève, la manifestation et le droit de manifestation. Quand in fine tirer au sort est plus important que voter contre Le Pen…
Je relaie ici un article de Antonin Grégoire & Nadia Meziane, publié le 6 août 2018 sur le site Lignes de crêtes.
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Activisme / Mobilisation / Organisation
Les organizers étatsunien-nes font une différence nette entre :
- Activisme : être actif-ve soi-même dans les luttes, présent-es aux réunions, aux manifestations, aux actions. Mais sans être capable de ramener du monde avec soi.
- Mobilizing : faire descendre du monde dans la rue autour d’une cause préexistante, organiser de larges mouvements d’opinion publique, mais qui n’ont pas forcément de suite. Par exemple : Marche des femmes, Marche pour le climat, etc.
- Organizing : le lent travail d’organisation, qui se fait en prenant en compte quelles sont les préoccupations des gens, et qui place comme priorité la démarche de s’organiser collectivement sur la durée.
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Carole Thibault à Avignon : pleurer de rage face à la domination masculine
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Empowerment, pouvoir d’agir et participation
J’ai rédigé ce texte suite à mon intervention aux Rencontres nationales du CNDH Romeurope à Bordeaux les 9 et 10 juin 2018.
Peut-on, comment peut-on, combiner autonomie et solidarité, aide et dynamiques d’émancipation ?
Dans ce texte, il est question de la posture des personnes qui souhaitent « aider » et/ou en « accompagner » d’autres. Que ce soit dans le travail social, l’animation ou le militantisme, c’est une chose sensible que de trouver la bonne posture quand on souhaite favoriser l’empowerment, le pouvoir d’agir, la participation d’autres personnes. Probablement d’ailleurs qu’il n’y a pas de « bonne » posture trouvée une fois pour toute, mais une attention et une réflexivité permanente à garder.
Ce texte s’adressait en particulier aux militant·es, bénévoles, salarié·es des associations de soutien et de défense des droits des personnes originaires d’Europe de l’Est, Roms ou présumées Roms, vivant en bidonville, squat ou autres lieux de survie en France. Mais son contenu peut probablement apporter des pistes de réflexion à d’autres quant à leur posture.
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Nous ne revendiquons rien
Je reproduis ici un texte de Johann Kaspar, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par les éditions Senonevero.
La brochure est disponible en téléchargement ici.
Dans ce texte, Johann Kaspar nous propose une vision de ce que signifient les revendications : elles justifient la lutte en même temps qu’elles en préfigurent la fin, puisque la lutte est censée cesser quand les revendications sont satisfaites. À l’inverse, les luttes sans revendications, souvent insurrectionnelles et enragées, et qualifiées avec mépris d' »émeutes », s’élèvent contre le « tort en soi » qui est subi, et qu’une simple réforme ne saurait suffire à réparer. Les luttes sans revendications refusent de respecter les « règles du jeu », de prendre les formes « convenues » du conflit social, celles qui présupposent qu’il est néfaste de détruire des biens matériels, et qu’il faut faire des demandes précises pour pouvoir avancer. Si elles semblent , dans leur forme, en contradiction avec leur objectif (puisqu’elles ne présentent pas de revendication qui pourrait être satisfaite, elles sont qualifiées de « suicidaires »), peut-être qu’au contraire plus cohérentes que les luttes réformistes, puisqu’elles assument que la réelle opposition ne saurait se résoudre grâce à un simple pansement. Cependant, on ne peut éluder la question de leur efficacité, puisqu’elles restent généralement soit le fait de groupes ultra-minoritaires, soit des moments insurrectionnels très limités dans le temps et ne construisant pas d’organisation durable pour la lutte.
C’est donc sans aucun doute dans un aller-retour perpétuel et une complémentarité que luttes avec et sans revendications doivent lutter ensemble, et faire vivre les tensions qui les opposent, pour aller vers une nécessaire transformation sociale radicale de la société.