« Des complices, pas des alliés : abolir le complexe industriel de l’Allié »
Traduction de la redoutable critique du militantisme anticolonial « Accomplices not Allies… », publiée sur le site Antidev.
Traduction d’origine par Christine Prat
Une réflexion étatsunienne qui vise principalement les milliers d’organizers de union & community orgnanizing. Une réflexion à garder toujours en tête pour questionner nos positionnements dans les luttes émancipatrices. La différence entre un « allié » et un « complice » est la criminalisation de son action de solidarité ou de soutien…
Un point de vue et une provocation Autochtone
Cette provocation a pour but d’intervenir dans certaines tensions actuelles relatives au travail de solidarité/soutien, vu que les trajectoires actuelles sont contre-libératrices, de mon point-de-vue. Remerciements à DS de Phoenix pour les échanges qui ont conduit à ce pamphlet et à tous ceux qui ont fait des commentaires, posé des questions, exprimé des désaccords. N’imaginez pas que ceci s’adresse qu’aux « jeunes allié-es blanc-hes de la classe moyenne », qu’aux activistes payé-es, qu’aux organisations à but non lucratif, ou, comme l’a dit un ami, qu’aux « anarchistes et étudiant-es à mobilité vers le bas ». Il y a beaucoup de soi-disant « allié-es » dans la lutte pour les droits des migrants qui soutiennent une « réforme compréhensive de l’immigration » qui intensifie la militarisation de territoires Autochtones.
Le complexe industriel de l’Allié : l’exploitation de la solidarité
Le complexe industriel de « l’Allié » a été édifié par des activistes dont la carrière dépend d’enjeux sur lesquels ils-elles travaillent. Ces capitalistes à but non-lucratif font avancer leurs carrières au dépens des luttes qu’ils soutiennent ostentatoirement. Ils-elles travaillent souvent sous couvert de « la base » ou de « la communauté » et ne sont pas nécessairement liés à une organisation.
Ils-elles construisent un pouvoir ou des capacités organisationnelles ou individuelles, et s’établissent confortablement au sommet de leur hiérarchie de l’oppression en s’efforçant de devenir les allié-es « vedettes » de la majorité des opprimés. Tandis que l’exploitation de la solidarité et du soutien n’est pas nouvelle, la marchandisation et l’exploitation de la « solidarité » est une tendance montante dans l’industrie du militantisme.
Quiconque s’implique dans les luttes contre l’oppression et pour la libération collective a, à un moment ou à un autre, participé à des ateliers, lu des manifestes ou pris part à de profondes discussions sur comment être un-e « bon-ne » allié-e. Vous pouvez maintenant payer des centaines de dollars pour aller dans des instituts ésotériques vous procurer un certificat d’allié-e anti-oppression. Vous pouvez participer à des ateliers et recevoir un badge d’allié. Pour faire de la lutte une marchandise, il faut d’abord l’objectiver. C’est révélé par la façon par laquelle les « problèmes » sont « présentés » et « étiquetés ». Quand la lutte est une marchandise, la « solidarité » est une monnaie d’échange.
Être un-e allié-e est aussi devenu une identité désincarnée, hors de toute compréhension ou soutien réels. Le terme « Allié » est devenu inefficace et vide de sens.
Allié-es ou complices ?
Complices, pas alliés
Com.plice
Nom : complice ; pluriel : complices. Une personne qui aide une autre à commettre un crime.
Il existe un désir violent et incessant d’arriver à la libération totale, avec la terre, et ensemble. Il y a bien un « nous » à un certain point, et nous aurons fort probablement a travailler ensemble. Ce qui signifie, au minimum, de formuler des conceptions mutuelles qui ne soient pas entièrement antagonistes, sinon nous pourrions avoir à constater que nous-mêmes, nos désirs et nos luttes sont incompatibles.
Certaines conceptions peuvent ne pas être négociables. Il y a des contradictions que nous devons résoudre et nous le ferons certainement, selon nos propres termes. Mais il est impératif de savoir qui nous soutenons, ou plus exactement : qui est avec nous, à nos côtés ?
Les risques qu’amènent un allié qui apporte du soutien ou de la solidarité (généralement sur une base temporaire) dans un combat, sont très différents de ceux d’un complice.
Quand nous nous battons, pour riposter ou pour attaquer, ensemble, devenant complices dans la lutte pour la libération, nous sommes effectivement complices. L’abolition de « l’allié » peut se produire dans un contexte de criminalisation du soutien et de la solidarité.
Alors que les stratégies et les tactiques pour affirmer (ou abolir, suivant le point de vue) le pouvoir social et politique peuvent être diverses, il y a de dures leçons qui ne doivent pas être reproduites.
Considérez ce qui suit comme un guide pour identifier les points d’intervention contre le complexe industriel de l’Allié.
Salut, ou le travail missionnaire d’auto-thérapie
Les allié-es entretiennent trop souvent des notions romantiques des peuples opprimés qu’ils souhaitent « aider ». Ce sont les alliés « sauveurs » qui voient des victimes et des pions au lieu de voir des gens.
Cette victimisation devient un fétiche pour les pires des alliés sous forme d’exotisme, d‘anarcho-machisme, d’explications légitimantes, d’exploitation sexuelle de couleur, etc. Ce type de relation mène généralement à l’exploitation autant de l’opprimé que de l’oppresseur. L’Allié et son allié-e se retrouvent emmêlés dans une relation trompeuse et nocive. Généralement ni l’un ni l’autre ne peuvent le voir avant qu’il ne soit trop tard. Cette relation peut aussi dégénérer en inter-dépendance, ce qui veut dire qu’ils se sont mutuellement privés de leur pouvoir. Les alliés « sauveurs » ont tendance à créer une dépendance à eux-mêmes et leur fonction de supporteurs. Personne ici n’a besoin d’être sauvé, nous n’avons pas besoin d’ « alliés missionnaires » ni de pitié.
La culpabilité est également un facteur primordial pour l’Allié. Même si ce n’est jamais admis, la culpabilité et la honte fonctionnent généralement comme motivateurs dans la conscience d’un oppresseur quand il réalise être du mauvais côté. Bien que la culpabilité et la honte soient des émotions très puissantes, pensez à ce que vous faites avant de faire de la lutte d’une autre communauté votre séance de psychothérapie. Bien sûr, les actes de résistance et de libération peuvent être guérissantes, mais s’attaquer à la culpabilité et à la honte demande une toute autre perspective, ou au moins une perspective explicite et consensuelle. Quel genre de relations sont construites sur la culpabilité et la honte ?
Exploitation et cooptation
Ceux qui cooptent ne font que promouvoir leurs propres intérêts (généralement la notoriété ou un intérêt financier). Lorsque ces « alliés » cherchent à imposer leur agenda, ils se révèlent. Les organisateurices « radicaux-cales » de « la base », les plus-militant-es-que-toi, cherchent avidement à coopter les problèmes les plus sexy (pour la notoriété/l’égo/être le super allié/l’allié le plus radical) et fixent les modalités de l’affrontement ou dictent quelles luttes doivent être amplifiées ou marginalisées, sans égards pour le terrain sur lequel ils agissent. Les officiels du non-lucratif, ou le complexe industriel du non-lucratif (NPIC, pour Non Profit Industrial Complex) cherchent aussi à coopter des problèmes sexy ou « subventionnables » et les exploitent dès qu’ils sont mûrs pour en récolter les financements qu’ils convoitent. Trop souvent, les luttes de libération Autochtones pour la vie et la terre, doivent, par nature, affronter directement toute la structure sur laquelle cette société coloniale et capitaliste est fondée. Ça constitue une menace pour les bailleurs de fonds potentiels capitalistes, faisant que certains groupes sont forcés de compromettre le radicalisme ou la dimension libératrice de leur travail en échange de subventions, alors que d’autres se voient aliéné-es et tombent dans l’invisibilité ou bien la subordination en tant que pions.
Les « cooptateur-trices » arrivent le plus souvent sur les lieux du combat lorsque l’affrontement a déjà escaladé et qu’il est un peu trop tard.
Ces entités proposent presque toujours des formations, des ateliers, des camps d’action et offrent leur expertise spécialisée par des actes de condescendance. Ces gens reçoivent généralement des salaires énormes pour leur activisme « professionnel », obtiennent des subventions artificiellement gonflées pour la logistique et « la construction de capacité organisationnelle », et les luttes peuvent ensuite être exploitées comme « luttes de pancartes » par leurs bailleurs de fonds. De plus, les capacités qu’ils-elles prétendent apporter existent vraisemblablement déjà dans les communautés, ne serait-ce que sous forme de tendances qui ne demandent qu’à être provoquées à se traduire en actions.
Ces pratiques ne sont pas seulement le fait des grandes organisations soi-disant non-gouvernementales (ONG) ; des individus peuvent également être adeptes de ces tactiques servant leurs propres intérêts.
La cooptation fonctionne comme une forme de libéralisme. La relation d' »allié » peut perpétuer une dynamique neutralisante en cooptant une intention à l’origine libératrice vers un projet réformiste.
Certain-es dans les luttes (en générale les « personnalités » du mouvement), qui ne bousculent pas le statu quo des alliés officiels, peuvent être récompensé-es par un poste dans l’industrie des Alliés.
Les Alliés auto-proclamés ou confessionnels
Trop souvent, des gens débarquent avec l’attitude « Je suis là pour vous soutenir » portée comme un badge. Pour finalement faire des luttes une activité para-universitaire qui leur rapportera des « points d’allié ». Les alliés autoproclamés peuvent même avoir des principes et des valeurs anti-oppression comme devanture. Vous avez peut-être vu cette citation de Lilla Watson à leur propos : « Si vous venez ici pour m’aider, vous perdez votre temps. Si vous venez parce que votre libération est liée à la mienne, alors travaillons ensemble ». Ils aiment poser, mais leurs actions contredisent leurs proclamations.
Les alliances significatives ne sont pas imposées, elles sont consenties. Les alliés autoproclamé-es n’ont pas l’intention d’abolir l’habilitation qui les appelle à imposer leur relation à ceux avec qui ils prétendent s’allier.
Les Parachutistes
Les « parachutistes » se précipitent sur les lignes de front apparemment sorti-es de nulle part. Ils-elles se déplacent littéralement d’un point chaud ou médiatique à un autre. Ils-elles appartiennent aussi aux catégories de « sauveurs » et d’ »autoproclamés », vu qu’ils proviennent principalement d’instituts ou d’organisations spécialisées et de think-tanks. Ils-elles ont suivi des formations, des ateliers, des conférences, etc. , ils sont « experts » et savent donc « ce qu’il faut faire ». Cette attitude paternaliste est implicite dans les structures (ONG, instituts, etc.) d’où ces « alliés » tirent leur conscience des « problèmes ». Même s’ils-elles rejettent leur propre programmation par leurs organismes non-lucratifs, ils-elles sont en fin de compte réactionnaires, habilités, et condescendants, ou prennent une position de pouvoir sur ceux avec qui ils prétendent s’allier. C’est la même condescendance structurelle qui est enracinée dans la domination de la suprématie blanche hétéro-patriarcale.
Les parachutistes sont généralement des missionnaires mais recevant plus de financement.
Les “Universitaires et intellectuels”
Bien qu’étant quelquefois directement issu-es des communautés en lutte, les intellectuel-les et les universitaires correspondent aussi parfaitement à toutes ces catégories. Leur rôle dans la lutte peut être extrêmement condescendant. Dans beaucoup de cas, les universitaires maintiennent un pouvoir institutionnel sur le savoir et les capacités de la communauté – ou des communautés – en lutte. Les intellectuel-les font souvent une fixation sur l’idée de désapprendre l’oppression. Ces gens-là n’ont généralement pas les pieds sur terre, mais sont prompt-es à critiquer ceux et celles qui les ont.
Devrions-nous nous contenter de « désapprendre » l’oppression, ou bien de la foutre en milles miettes, et donc d’en supprimer l’existence même ?
Un complice universitaire verrait plutôt à se procurer des ressources et du matériel de et/ou trahir son institution pour promouvoir les luttes de libération. Un complice intellectuel élaborerait une stratégie avec, et non pour, la lutte et n’aurait pas peur d’utiliser un marteau.
Les gardiens du harem
Les gardiens du harem cherchent le pouvoir sur -pas avec- les autres. Ils sont connus pour leurs tactiques visant à contrôler et/ou à retenir des informations, des ressources, des connections, des soutiens, etc. Les gardiens du harem viennent de l’extérieur et de l’intérieur. Lorsqu’ils sont découverts, ils deviennent généralement inefficaces (tant qu’il y a des mécanismes de responsabilité efficaces).
Les individus et les organisations agissant comme « gardiens du harem », ont tendance, tout comme les « alliés sauveurs » à créer une dépendance pour leur personne et leur fonction de soutien. Ils ont tendance à dominer et contrôler.
Les navigants et flottants
L’Allié « navigant-e » est familier du jargon – qu’il-elle peut manier avec habileté – et des manœuvres dans les luttes mais n’entretient pas de dialogue significatif (en évitant les débats ou en se taisant) et n’entreprend pas d’action efficace au-delà de ses zones de confort personnel (çà existe aussi dans des organisations entières). Il-elle maintient son pouvoir et, par extension, les structures de pouvoir dominantes, en ne les attaquant pas directement.
Ici, l’ »Allié » se définit plus précisément par le fait de transformer l’oppression des autres en projets personnels. Les « navigant-es » sont « allié-es » par leur style de vie, ils se manifestent par une participation passive ou en utilisant simplement une terminologie adéquate pour exprimer leur soutien. Quand ça chie, ils-elles sont les premiers à se retirer. Ils-elles ne restent pas pour assumer la responsabilité de leur conduite. Quand on leur demande des comptes, ils-elles accusent souvent les autres et essaient de rejeter ou de délégitimer les suspicions.
Les complices n’ont pas peur de s’engager dans des débats ou des discussions inconfortables, dérangeants ou délicats.
Les « flottants » sont des alliés qui vont d’un groupe à l’autre, d’une cause à une autre, sans jamais s’engager suffisamment, mais voulant toujours que leur présence soit ressentie et leurs voix entendues. Ils-elles ont tendance à disparaître quand on en arrive à leur demander des comptes ou de reconnaître leur responsabilité pour leur conduite merdique.
Les flottants sont des gens qui diront assurément aux flics d’ »aller se faire foutre » mais ne s’exposeront jamais aux risques mutuels, tout en mettant constamment les autres en danger ; qui se montreront vite autoritaires pour ce qui est de dénoncer les privilèges d’autres personnes, mais ne mettront jamais les leur en question. Ils-elles sont fondamentalement des touristes accros à l’action, qui ne veulent jamais être là pour en payer le prix, participer à sa préparation ou en assumer la responsabilité, mais veulent toujours être reconnus et mériter le respect pour « avoir été là » quand un pavé devait être jeté, une barricade érigée, etc.
Il est aussi important d’avoir conscience de cette dynamique, à cause des menaces d’infiltration. Les provocateurs sont des flottants notoires, allant d’un endroit à l’autre sans jamais rendre compte de leurs faits et gestes. L’infiltration ne vient pas nécessairement de l’État, les mêmes effets peuvent être produits par des alliés « bien intentionnés ». Il est important de noter que dénoncer des infiltrés a des implications graves et ne devrait pas être tenté sans preuve concrète.
Les gestes de démission
Démissionner de son agence d’origine est un sous-produit de l’institution des relations d’Allié. A première vue, le phénomène peut ne pas paraître problématique, après tout, pourquoi serait-ce douteux de la part de ceux qui tirent profit de systèmes d’oppression de rejeter ou de se distancier des privilèges et des conduites (droits, etc.) qu’ils impliquent ? Dans le pire des cas, les « alliés » eux-mêmes sont paralysés, persuadés que c’est leur devoir en tant que « bon allié ». Il y a une différence entre agir pour les autres, avec les autres, et dans son propre intérêt, il faut être explicite.
On ne trouverait pas de complice démissionnant de son agence, ou de ses fonctions en guise d’acte de « support ». Ils-elles trouveraient des façons créatives d’armer leur privilèges (ou plus clairement, ses récompenses pour faire partie de la classe des oppresseurs), comme expression de la guerre sociale. Sinon, on se retrouve avec une bande d’usurpateurs anti-civilisation, de primitivistes ou d’anarcho-hipsters, la ou on préfèrerait des saboteurs.
SUGGESTIONS DE QUELQUES MOYENS POUR L’AVANCEMENT DES COMPLICES ANTICOLONIALISTES
La relation d’Allié est la corruption de l’esprit radical et de son imaginaire; c’est le cul-de-sac de la décolonisation.
L’institution de l’Allié coopte la décolonisation comme une bannière à brandir dans ses galas sans fin contre l’oppression.
Ce qui n’est pas compris, c’est que la décolonisation menace l’existence même des colons « allié-es ». Peu importe à quel point vous êtes libéré-es, si vous continuez à occuper des territoires Autochtones, vous êtes toujours des colonialistes.
La décolonisation (le processus de restauration de l’identité Autochtone) peut être très personnelle et devrait être différentiée, mais pas déconnectée de la lutte contre le colonialisme.
La tâche d’un complice dans la lutte contre le colonialisme est d’attaquer les structures et les idées coloniales.
Le point de départ est de définir clairement votre relation avec les Peuples Autochtones dont vous occupez les territoires. Ça va au-delà de la reconnaissance ou la prise de conscience. Ça peut être particulièrement épineux dans le cas de Peuples Autochtones « non reconnus » au niveau fédéral, étant donné qu’ils sont rendus invisibles par l’État et par les envahisseurs qui occupent leurs territoires.
Ça peut prendre du temps pour établir la communication, d’autant plus que certains ont déjà été blessés par des contacts extérieurs. Si vous ne savez ni où ni comment prendre contact avec les gens, faites un travail de terrain, de recherche (mais ne vous fiez pas aux sources anthropologiques, elles sont euro centristes), et faites attention. Essayez d’écouter plus que de parler ou de faire des projets.
Dans les luttes à long terme, la communication peut avoir été rompue entre différentes factions, il n’y a pas de solution facile à ce problème. N’essayez pas de résoudre le problème, mais communiquez ouvertement, en prenant en considération les points mentionnés plus bas.
Quelquefois, des Peuples Autochtones sont sur le territoire à titre d’ »invité-es » d’autres peuples et sont cependant exploité-es comme représentant-es Autochtones des « luttes locales ». Ce phénomène perpétue le colonialisme d’occupation. Beaucoup de gens supposent que les Autochtones sont tous sur la même ligne politique, nous ne le sommes certainement pas.
Bien que parfois des gens aient la capacité et la patience de le faire, soyez conscients du processus perpétué par le fait de se « tenir la main ». Comprenez que ce n’est pas notre responsabilité de vous tenir la main au cours du processus pour devenir complice.
Les complices écoutent avec respect l’ensemble des pratiques et dynamiques culturelles existant dans les diverses communautés Autochtones.
Les complices ne sont pas inspiré-es par leur culpabilité ou honte personnelles, ils-elles peuvent avoir leur propre agenda mais ils-elles sont explicites.
La complicité se forme par le consentement mutuel et l’édification de la confiance. Ils n’ont pas seulement notre soutien ; ils-elles sont à nos côtés, ou bien ils s’opposent et déstabilisent le colonialisme sur leur propre terrain. En tant que complices nous sommes forcé-es de rendre des comptes et d’être responsables les un-es vis-à-vis des autres ; c’est la nature même de la confiance.
Ne vous attendez pas à ce que quelqu’un-e vous proclame complice, et vous ne pouvez certainement pas le proclamer vous-même. Vous l’êtes ou vous ne l’êtes pas. Les lignes d’oppression sont déjà tracées. L’action directe est vraiment ce qu’il y a de mieux et peut-être la seule façon d’apprendre ce qu’est que d’être complice. Nous sommes engagé-es dans un combat, alors soyez prêt-es à l’affrontement et à ses conséquences.
SI VOUS VOUS CONSIDÉREZ VOUS IMPLIQUER DANS, OU SOUTENIR UNE ORGANISATION
Soyez vigilant-es vis-à-vis de qui que ce soit ou de toute organisation qui se professe être alliée, fait du travail de décolonisation et/ou qui exhibe sa relation avec les Peuples Autochtones comme un badge.
Utilisez les questions traitées ci-dessus pour déterminer les intentions de base. Vérifiez le financement de ces organisations. Qui se fait payer ? À quel point sont-ils transparents ? Qui définit les conditions ? Qui fixe le programme ? Les campagnes sont-elles en parallèle avec les besoins sur le terrain ?
Est-ce qu’il y a des Autochtones de la base directement impliqué-es dans les prises de décisions ?
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